
tueux Momamïata, qui est à six mille de
là , et encore moins à vol d’oiseau.
La forteresse qui y est bâiie fut célèbre
autrefois , par les différends entre la cour
de R.ome et la république de Sienne, qui
se disputoient alternativement la possession
de ce pays limitrophe, regardé , par
les deux pays, comme le boulevart des
États respectifs.
Une partie de cette forteresse sauta en
l’air, il y quelques années, par l’imprudence
d’un Officier de la garnison, qui mit
le feu au magasin à poudre, mais heureusement
il fut le seul qui y périt. Dégradée
par cet accident, et regardée comme
une charge inutile et sans objet, on l’abandonna
entièrement \ de sorte qu’elle
tombe en ruine de plus en plus.
C ’est de cette forteresse que s’empara
Ghino di Tacco, banni par les Siennois
ses concitoyens et par le Pape, afin de
se soustraire à la mort que lui préparaient
ses ennemis. C ’est de là , qu’à la tête de
quelques brigands , il infestoit les pays
#
voisins et dépouilloit les voyageurs, et
qu’il fit cette cure merveilleuse d’un glouton
, qu’il guérit, à force de le faire jeûner
, du dégoût de la plénitude et du défaut ^
d’appétit dont il étoit affecté.
On voit sur la cime de cette montagne
divers rochers rougeâtres , compactes dans
leur partie inférieure , et celluleux dans
leur partie supérieure : il y en a un , en-
tr’autres , fort remarquable, qui est adossé
aux ruines des édifices dont je viens de
parler. Ils montrent évidemment l’état des
grandes masses de laves, réduites à un
certain dégré de fusion par le feu des volcans
: la partie supérieuse gonflée et raréfiée
par le développement continuel des
fluides aériformes , en se refroidissant ,
resta caverneuse , comme on le voit aujourd’hui
, tandis que la partie inférieure
resta dense et compacte.
Quelquefois, en rompant certains morceaux
de lave celluleuse ou compacte du
sommet de cette montagne, j’ai trouvé
enfermés dans sa substance, des masses