
C H A P I T R E X V I I .
Castelnuovo deiïAbate et S , Ange la
in Colle,
A p r e s être montés à Castelnuovo,
nous descendîmes chez le S. Proposto
Canali , curé de l’endroit.
Ce petit bourg fait partie du diocèse
du Mont Alcino, dont le Vicaire Royal
exerce la jurisdiction civile et criminelle.
Il est situé sur le sommet aplani d’une
haute colline, aux pieds de laquelle coule
YOrcia, qui s’arrête de temps en temps,
et dont les eaux stagnantes rendent l’air humide
et peu salubre. Il renferme environ
trois cents trente habitans.
A un tiers de mille de là, au S. E ., au fond
d’une vallée, est l’ancienne église de S, An-
timo. faisant autrefois partie d’un couvent
de Bénédictins, fondé vers Tan 800,
selon Ughelli et Tommasi , par Charlemagne
; ( * ) Pie I I le supprima en
1462, et le réunit à l’évêché de Mont
Alcino. L’abbé de ce monastère étoit
seigneur des lieux circonvoisins : sa jurisdiction
s’étendoit jusqu’au-dessus de Mont
Alcino même, et ce fut lui qui bâtit et
donna le nom de Castelnuovo dell'Abate,
Cette abbaye, qui fit tant de bruit
autrefois, est réduite aujourd’hui à la
seule église. On n’y voit plus que deux
ou trois habitations , qui sont plutôt des
chaumières que des maisons, construites
sur les ruines mêmes du monastère. L ’églis&
a trois nefs 5 elle est fort-belle, grande *
bien bâtie, et revêtue, en dedans comme
en dehors, d’albâtre blanc et de travertin.
Son architecture est simple , de bon goût ;
on n’y voit point ces disproportions et
(*) Il est bien prouvé que sous Louis le Pieux, ce
monastère étoit déjà fondé : car il existe une donation
qui lui fut faite par cet Empereur, dont Murator t
fait mention.