
Les vignes. Pline nous rapporte qu0 dèà
son temps i.e saracchio étoit particy*
lièrement employé à ce dernier usage»
On pourroit de plus, se servir de ses
feuilles pour en faire des cages à exprimer
l’huile , des paniers ou muselières
( * ) pour les mulets, des nattes
appelées en Italie faqje, et des nattes à
longs brins pour les pieds, et réserver les
cannuccepour faire des nattes plus grosses,
et des canniches (**) ( cannicci ) extrêmement
grandes. (***)
( * ) Ces muselières en usage dans une grande
partie de l’Italie , servent à envelopper la bouche
des mulets, des ânes et même des chevaux de cam-
pagne, soit pour les empêcher de se détourner de
leur chemin pour paître ça et là | soit pour renfermer
la portion de fourrage destinée à leur repas ; ce
panier pend beaucoup au-dessous de la tête de ces
animaux ; mais ils sont si bien accoutumés à cela ,
qu’ils savent très-bien baisser la tête et l’appuyer
contre terre, pour pouvoir atteindre le fourrage
qui est au fond. ( Note du Traducteur.)
(**) J’appelle ainsi ces nattes minces, faites de roseaux
et de petites cannes fendues en plusieurs parties.
(***) Cette plante fait l’objet le plus essentiel de
1 industrie et du produit de certaines parties maritimes
D A N S L E S lE N N o iS . I91
Au reste , le saracchio réussit très-bien
dans un sol frais et humide ; nous l’avons
parfaitement multiplié de semence.
du royaume de Naples, et sur-tout de Gaète. Les
montagnes circonvoisines sont couvertes de cette
espèce de graminée; on l’emploie à demi-sec, dans
le temps de la récolte, et en hiver on l’humecte un
peu pour le rendre plus flexible ; mais en hiver pour
l’assouplir davantage, on le bat par poignées avec un
hattoîr de bois sur une pierre lisse; après quoi les
femmes, les enfans même, dès l’âge de cinq ans, en
font des cordelettes grosses comme le petit doigt,
sans autres instrumens que leurs doigts : on n’emploie
la filière ou le rouet que pour réunir ces cordelettes,
lorsqu’on veut former de gros cables. Les femmes
font pareillement à la main des tresses plates à quatre
cordons , larges de quatre doigts , qu’elles assemblent
et cousent ensuite côte-à-côte, pour faire des por-
toires pour les bêtes de somme : ce sont des espèces
de vastes bissacs, qui servent à transporter toute
espèce de denrées, et même des fumiers. Ces mêmes
tresses servent à faire ce qu’ils appellent des couffins,
espèces de paniers flexibles avec lesquels on porte
à la main toute espèce de provision. Il seroit trop
long de rapporter toutes les manières dont cette
plante est employée , et pourroit l’être encore dans
l’économie domestiqué. {Note du Traducteur.)