
très-petite à présent, mais très-rapide, va
baigner les murs de ce bourg, auquel
elle donne son nom.
En visitant le territoire , dans un lieu
nommé Polleraja, au-dessous du monte,
Labbro, nous trouvâmes une source d’eau
extrêmement noire qui couloit avec bruit
et en bouillonnant, exhalant une puanteur
hépatique ou sulfureuse. Quoique cette
source paroisse et disparoisse par intervalles
, le bruit qu’elle fait en bouillonnant
même dans sa course souterraine , se fait
entendre sans aucune interruption. Nous
trouvâmes plusieurs sources semblables ,
en parcourant ces campagnes, une d’entre
elles sur-tout est beaucoup plus abondante
que les autres, et ne tarit jamais.
Toutes sont de la même nature , c’est-
à-dire froides , acidulés et sulfureuses,
sans aucun indice de fer , et toutes mé-
phitisent tellement le terrain qu’elles
parcourent , que leurs environs sont
dépouillés de toute espèce de végétation.
Le torrent Zolferata , ainsi appelé à
cause de sa puanteur, est formé de plu**
sieurs sources semblables 5 une d’elles ,
sun-tout, cachée dans le principe , et
coulant sous terre en bouillonnant comme
un véritable torrent, vient ensuite décharger
ses eaux dans différens points de
la Zolferata.
Toutes ces sources, toutes ces exhala-*
îions sulfureuses se continuent l’espacé
d’environ deux cents pas ; il paroît qu’il
y a en-dessous un grand travail et une
grande décomposition de soufre et de fer,
et que le terrain miné couvre un long
prolongement de voûtes souterraines dans
lesquelles coule en bouillonnant et sans
se laisser voir , l’eau sulfureuse qui s’ert
échappe de distance en distance, et paroît
ensuite à sa surface.
A peu de distance de là , nous obser*
vâmes des roches fort élevées, toutes formées
de couches de pierre calcaire col-
teline rouge.