
Ces fâcheuses circonstances’, réunies à
celles qui sont générales à toute la Ma-
remme , ont à peu près anéanti Cctpalbio-m
Si on en excepte une population étrangère
et momentanée de quelques ouvriers
qui travaillent dans les bois, et de bergers
qui en descendent en hiver , ainsi
que des autres parties de cette province, le
nombre de ses propres habitans n’excède
pas cent trente personnes, et à peine de
quarante en été. Aux habitans de ce pays,
aujourd’hui couvert de bois, ont succédé
un grand nombre de sangliers et de che*
vreuils, dont on fait la chasse avec
beaucoup de succès. On y trouve aussi
quantité de tortues terrestres , et beau-
de martres très-recherchées des chasseurs,
à raison du prix de leur peau. Mais le
menu & gros bétail n’y peuvent subsister
en sûreté ; ces bois fourmillent de loups,
et il est difficile de les détruire par la faci*
îité qu’ils ont à s’y cacher.
Au pied de la colline de Capdbio , il
y a une carrière de plâtre ou d’albâtre
luisant, très-blanc, compacte et d’un grain
très-fin. On en tire du plâtre bon à bâtir5
le banc d’où il se tire, est assez beau
et assez gros pour servir à toutes sortes
d’ouvrages $ on pourroit même en faire
des statues et des colonnes. Mais à quoi
peuvent servir ces matériaux pour les
beaux arts dans un lieu d’où la santé et la
vie se sont éloignées ?
Nous allâmes de là à Monteti : c’est
ainsi que s’appelle une montagne très-
élevée , voisine de Capalbio, et que
l’on voit très-bien d’une grande partie de
la Maremme. A sa base , nous apper-
çûmes bientôt la pierre de grès fissile
disposée en grands filons ; ensuite parut le
quartz informe et opaque, entre-mêlé de
fréquens cristaux de roche, auquel succède
ensuite une belle brèche silicée, avec des
îapilles de quartz tantôt blanc , tantôt
rouge, tantôt sanguin, dans un empâtement
granuleux, ou gris, ou rougeâtre , ou
brun. Enfin, un peu plus haut, nous trouvâmes
des filons de schiste et des cristaux
de roche dans quelques lames où
quelquefois ils se trouvent renfermés