
auxquelles les ouvriers donnent le nom de
pu^ia; elles s’y manifestent à différentes hauteurs
par l’extinction des corps allumés, par
une puanteur extraordinaire, par une exhalaison
suffocante , et par une chaleur fatigante
et extrêmement sensible. Dans le
froid v if et rigoureux de l’hiver , et lorsque
le vent sec du nord vient à souffler,
la moufette descend et devient moins
active $ mais dans les temps pluvieux ,
lorsque le vent est au midi , elle développe
une action plus vive et beaucoup
plus dangereuse. Pour la détruire,
ou au moins pour la diminuer et l’abaisser
, et faciliter aux ouvriers le moyen
de pratiquer avec sécurité les puits et
les galeries pour y creuser, on fait
descendre des seaux remplis de bois
allumé, jusqu’à la surface de la moufette.
Un ouvrier descend en même temps , et
les suit pour entretenir et animer le feu ,
et faire baisser le seau à mesure que la
moufette s’abaisse elle - même. Par ce
moyen , on parvient à détruire entièrement
la moufette , ou à la diminuer
et à la forcer à se retirer jusques dans
les lieux où il n’est pas nécessaire de
travailler. Un amas trop considérable
de moufette, outre l’inconvénient de
rendre le travail fort difficile , seroit
dans le cas d’enflammer subitement cette
exhalaison, dont l’explosion auroit bientôt
fait éclater les puits et les galeries,
et sauter en l’air jusqu’aux étaies et aux
madriers destinés à les soutenir.
Dans quelques-uns de ces puits , la
moufette est continuelle, de manière qu’on
ne peut s’en garantir qu’en la concentrant
et la faisant retirer dans le fond ,
au moyen de fréquentes combustions *
dans d’autres, on réussit à la détruire entièrement,
ce qui donne plus ou moins de
temps aux ouvriers de travailler : enfin
quelquefois la moufette est si abondante
et si incompressible , qu’on est obligé
d’abandonner les puits ainsi que les galeries,
et de creuser ailleurs.
J’eus la fantaisie de visiter un de ces