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hautes ; mais le raisin mûrit mieux et le virë
en est plus spiritueux. Lesouvenir de l’abon*
dance et de la richesse de ces vignobles ,
meme dans des temps peu éloignés, fait
désirer que les habirans de Monte P u l -
ciano s appliquent à renouveler leurs soins
et leur industrie, pour rétablir cet objet
de revenu et de commerce , si négligé au-
jourd hui, mais qui acquit autrefois tant
de célébrité , et procura tant d’aisance
à leur pays.
Apres avoir parcouru les environs de
Monte Pulciano , beaucoup trop uniforme
pour nous, nous entreprîmes de visiter le
lac qui en est éloigné d’environ six milles,
du cote du levant. Nous y arrivâmes par
un pays rempli de terres à b lé , de vignes
et d’oliviers $ car , après les collines ,
nous nous trouvâmes dans des plaines
vastes et très - fertiles.
On appelle ce lac 11 Chiaro di Monte
P ulciano. Il reçoit, par un canal, les eaux
du lac de Chiusi ; elles en sortent par le
fleuve Chiana qui, après avoir traverse
d a n s l e S i e n n o i s . 39$
la Valdichiana dans toute sa longueur ,
va les décharger dans XAmo.
Nous prîmes une barque de pêcheur
et nous parcourûmes le lac spécialement
dans les endroits où nous voyions sortir
toutes sortes de plantes aquatiques ,
nous souciant fort peu de naviguer au
milieu de l’eau pure et claire ; d’ailleurs
le vent impétueux qui régnoit ne nous
l’eût pas permis*
Les nymphéa y étaloient pompeusement
leurs fleurs blanches ou jaunes, selon les
espèces, et couvroient fort au large, de
leurs feuilles et de leurs fruits, la surface
des eaux.
Ce lac offre un champ fertile et ouvert
aux pêcheurs et aux chasseurs. Ces
derniers se réunissent dans un grand
nombre de petites barques qu’ils disposent
en croissant ,^et s’avancent dans cet ordre
à la chasse des oiseaux aquatiques qui se
reposent dans ce lac à leur passage, et
iis en tuent une grande quantité.
Quant aux pêcheurs, c’est la commu*