
leurs du plein midi, nous trouvâmes cette
fameuse mine métamorphosée en un
chemin public taillé dans le tu f, près
du torrent appelé la Fonollia, peut-
être parce qu’il y avoit eu autrefois dans
cet endroit un moulin à foulon. Ce
chemin est étroit et si profondément
creusé dans le tuf, que ses côtés ont
vingt-cinq à trente brasses de hauteur perpendiculaire.
Les chemins de cette espèce
s’appellent dans le pays cava J c’est ce
qui fut cause de notre erreur.
Nous partîmes ensuite pour Sorano„
Après avoir fait un demi-mille de chemin
au pied des montagnes de Soana, d’où
arrivoient par un aqueduc , les eaux
excellentes dont nous avons parlé, les
subftances volcaniques disparurent tout-
à-coup , et furent remplacées par la pierre
de grès et la pierre cicerchine, qui vont
se réunir supérieurement avec le pays
calcaire au nord et au nord-est.
En descendant ensuite sur la gauche,
nous arrivâmes au Poggio délia Croce ,
tout près du mont Saint-Eîme , que nous
avions déjà visité. Nous y trouvâmes une
grosse masse calcaire à la superficie , et
dont l’intérieur étoit composé de stéa-
tites. La partie calcaire est parsemée de
petits fragmens d’asbeste de diverses couleurs
qui se trouve encore plus abondant
dans les stéatites rougeâtres , ou bien en
forme de couches sur leur superficie ,
tantôt erratique et de couleur v e rte ,
tantôt céleste ou blanc , ou bien d’un
vert de mer. L’asbeste par couches ainsi
que l’erratique * est plus souvent lamel-
leux et compacte que fibreux. La terre
même des campagnes est remplie de
fragmens d’asbeste. Nous trouvâmes encore
aux pieds de cette colline des cristaux
de roche enchâssés dans cette brèche
stéatitique.
Ne trouvant rien de plus dans ce pays
calcaire , nous reprîmes le chemin de So-
rano, dont nous nous étions fort éloignés ;
en nous rapprochant de son territoire, nous
retrouvâmes letuf, les scories, et les autres