
cette confusion qüi, quelques siècles après *
vinrent du fond de l’Allemagne encombrer
nos édifices , sous le titre spécieux d’architecture
gothique. Mais la beauté même
de ce vaisseau nu, et absolument dé-
meublé , n’inspire plus que lé sentiment
d’une sorte d’horreur et de regret , lorsqu’on
se rappelle ces siècles de désolation.
Les marches du grand-autel sont toutes
couvertes d’une longue inscription latine
de l’an 1 1 1 8 , formée en grande partie de
monogrammes, et dans laquelle est expliquée
fort au long la donation d’un
certain comte Bernardo à un nommé
lldebrando , et au monastère de S . A n -
timo : elle est si longue et si peu intéressante
, que je me dispense de la rapporter.
Au-dessous de Castelnuovo, au S. w ,
paroissent de hautes pointes de rocher
de travertin fort escarpées, sous lesquelles
se trouve souvent la roche d’albâtre ,
tantôt blanche, tantôt grise, jaune, veinée
ou ondée $ et comme dans tous les
temps
temps on en a tiré une bonne quantité ,
et que pour avoir l’albâtre plus beau ,
en blocs plus considérables et plus forts,
on s est attache à fouiller jusques dans
les entrailles du rocher ; on y voit encore
des cavernes antiques et profondes ,
sur les parois desquelles se sont formées,
par la suite des temps, des incrustations
tartreuses qui les recouvrent de tous côtés.
Cet albâtre est d’un grain très-fin, susceptible
d’un beau poli et de beaucoup
d éclat. L albatre à fond jaune , orné de
grandes veines ondees, est le plus recherche
} il fait le plus bel effet en colonnes,
en architraves, en miroirs, en tables et
en autres ornemens semblables : on en
voit la preuve dans le magnifique maître-
autel de Proven^ano , à Sienne.
On en voit des rochers d’une grandeur
immense, et d une consistance assez forte
pour fournir des matériaux pour toute
espèce de monument, quelque vaste qu’il
soit.
Après avoir pris de gros échantillons
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