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En descendant ensuite vers la Tour,
à la droite de celui qui regarde la mer,
on trouve à travers les jardins et les vignes
plusieurs chambres souterraines voûtées,
et garnies de toniques (*) extrêmement
fortes j quelques-unes de ces chambres,
et une entr autres, situee sur le rivage,
porte sur ses murs le reste d’un enduit
colore, dans le genre de ceux que l’on
voit dans les maisons de la ville de
Pompéia. Peut-être que quelques-uns de
ces édifices étoient des piscines ou bains
froids, dont les anciens se servoient avec
tant de succès -, peut-être servoient-elles
de caves aux maisons construites au-
dessus du terrain , et qui aujourd’hui sont
(^) Je donnerai ce nom dérivé de l’Italien et du
Latin à l’enduit de ciment destiné à luter hermétiquement
les lieux propres à contenir de l’eau, et
que 1 on trouve dans toutes les conserves , bassins
et autres monumens anciens, le plus souvent ces
toniques sont doubles et renforcées d’un sédiment
très-dur formé par le dépôt des eaux , comme on le
voit sur-tout à la piscine admirable de Baya, auprès.
$e Naples. ( N o te du T ra d u c teu r . )
D A N S L E S l E N N O I S . 2.0-ï
détruites et rasées. Au surplus , il seroit
difficile d’en expliquer bien positivement
l’usage.
En tournant ensuite sur la gauche, au-
près de la Tour, nous trouvâmes l’ouverture
d’une galerie souterraine, obscure et
droite ; nous y entrâmes , après nous être
munis de lumière. Elle a cent vingt-quatre
pieds de long, sur plus de six de large $
et sept de hauteur, quoique son plain pied
soit couvert de décombres.
A une certaine hauteur , on voit trois
ou quatre bouches de conduits de terre
cuite, par lesquels l’eau probablement
y arrivoit. Vers la moitié de sa longueur,
on trouve deux ouvertures, l’une d’un
côté, l’autre de l’autre, qui communi-
quojent avec deux chambres latérales et
obscures.
A l’autre extrémité de cette galerie
sont plusieurs chambres et cabinets contigus
, dont la plus remarquable est ruinée
d’un côté, et entière de l’autre ; ce qui
fait juger qu’elle étoit ronde autrefois,