
chent, se retirent, et éclatent de manière
à faire des crevasses immenses,
qui forment des précipices et des ruines
comme il arrive souvent dans les craies
de Sienne.
C ’est vers la fin de cette région crétacée,
à trente milles de Sienne, qu’est située
Pien^a, au sommet aplani d’une colline
fort elevee. Sa position extrêmement
aérée, hors du voisinage des rivières,
des torrens, privée d’eau et de bois touffus
, fait qu’on y respire , dans toutes les
saisons, un air très-pur, et qu’elle n’est
exposée à aucune maladie épidémique ou
périodique.
La colline de Pien^a, aplanie comme
je l’ai dit, et de plus d’un mille d’étendue,
est soutenue au Midi , dans toute
cette longueur, par une roche contiguë
de tuf dur, qui s’élève beaucoup de ce
côté, et qui est presque taillée à pic au-dessus
du sol ; ensuite elle va se perdre et se
confondre insensiblement avec des couches
, tantôt marneuses, tantôt glaiseuses,
dans le Siennois. 319
ou bien avec des bancs de pierre de
grès. Ces roches sont remplies de dépouilles
de corps marins qui se voient
plus facilement, sur-tout sur les parois
des grottes antiques, que l’on tailla sans
peine autrefois dans le tuf. ( * )
Le pays qui est au-dessous de ce rocher
est marneux de tous côtés : il s’étend
de cette nature vers le Sud , dans la
Val d’Orcia, qui est tout près, au-delà
du fleuve d’où elle tire son nom, jusqu’au
pied du Montamiata.
Le tuf, ou consolidé en masse, ou
désuni et incohérent en forme de terre,
tantôt interrompt, par des filons étroits et
(*) Le voyageur peut facilement s’appercevoir que
les anciens habitans de l’Italie Cisappennine , rencontrant
de tous côtés un tuf marin ou volcanique, et
des roches faciles à tailler, et solides en même temps,’
y creusoient des grottes, des antres et des cavernes
qu’ils commencèrent à habiter jusqu’à ce que des
temps plus paisibles, un peu plus d’aisance et de
civilisation, les eussent déterminés à se bâtir des
maisons.