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par Cosme 1 > et continué par ses sût*
cesseurs, quoique avec quelques intervalles
d’interruption , jusqu’au temps présent.
Il a exercé ainsi , pendant près de
trois siècles, les talens des plus fameux
mathématiciens et ingénieurs j leurs opérations
, diversement combinées , ont
servi plus ou moins utilement au but que
l’on s’étoit proposé.
Tous ces soins, ces canaux, ces digues
opposées à l’irrégularité des débordement
et à l’impétuosité des torrens , les terrains
desséchés et cultivés, la fécondité
du sol qui a beaucoup de profondeur,
et qui est très-gras i ont totalement changé
l’aspect du pays.
La Valdichiana, aujourd’hui riante ^
bien cultivée, fertile , abondante et riche,
est devenue le jardin et le territoire le
plus opulent et le plus heureux de la
Toscane.
Ainsi, selon ce proverbe fort juste des
Économistes , qu’auprès d’un pain il naît
un homme, cette contrée, autrefois si
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hideuse et si déserte , est actuellement
animée par une nombreuse population
qui s’augmente journellement $ l’émulation
dans la culture, l’élégance et l’agrément
s’y sont établis , et y ont amené les
résultats ordinaires de l’aisance et de la
richesse.
Cependant , au milieu de cette prospérité
et de tant d’améliorations, divers
inconvéniens qui s’opposent actuellement
à la perfection de l’ouvrage ,
peuvent, à la longue, ramener une partie
des calamités passées. Quelques torrens,
et sur-tout celui de la Foenna qui, descendant
des montagnes, passe entre Ri-
gomagno et Farnetella, pour se rendre
dans la V aldickiana, parcourt le territoire
d’Asinalunga , et q u i, après avoir
passé entre Bettolle et Torrita, se décharge
dans la Chiana, a tellement rempli
son propre lit des terres qu’il a entraînées
avec lui, qu’il se trouve plus élevé que
les plaines voisines. Il arrive de là , que
lorsque le Foenna vient à grossir, il rompt
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