
pour respirer à l’air libre , plaignant beaucoup
les infortunés que la misère oblige
à rester comme ensévelis dans cet horrible
séjour, où , la pioche d’une main
et le feu de l’autre, ils passent leur vie
à lutter contre la mort qui les presse et
les menace sans cesse.
A peu de distance on trouve une mine
de vitriol v e r t, abandonnée depuis long-
temos. Elle consiste en une vaste grotte
d’un accès assez facile, où l’on recueilioit
des efflorescences vitrioliques et alumineuses,
tant sur le soi que sur ses parois
et sur sa voûte. Il y avoit aussi des
sulfates de chaux et des selce cornés, ou
entiers, ou déjà pénétrés de l’acide sulfurique
, et réduits à divers degrés de salification
, de décomposition et de ramollissement
, tels que j’en avois observés
dans le puits dont je' viens de parler.
On trouve dans cette plaine un grand
nombre de sources d’eaux sulfureuses ,
qui coulent en petits ruisseaux ; elles
sont acides et corrosives, à raison du
sulfate d’argile, de fe r , et même d’acide
sulfurique quelles tiennent en dissolution.
Plusieurs de ces sources, autour desquelles
il n’y a aucun vestige de végé-r
taux, étoiént alors fangeuses, ou absolument
sèches , ne laissant plus subsister
que les émanations de gaz hydrogène
sulfuré. Mais en hiver , les
eaux, les boues et les émanations aéri*
formes sont dans une action si forte et
si continuelle , que les ciseaux , qui par
hasard volent au-dessus, y tombent morts.
Cependant , il est très - certain que
malgré tout le travail interne de la na-
îure, et tous ces produits que l’on trouve,
tant à la surface que dans les entrailles
de la terre, il n’y a aucuns vestiges qui
indiquent qu’il y ait eu autrefois de volcan
dans ces lieux.
Cette soufrière appartient au grand
Duc j on avoit coutume de la concéder
à un fermier: mais depuis la visite que
j ’y ai faite, l’excavation et la manipulation
qui étpient utiles au p a y s , sous plu-
R a