
Portercole est un bourg situé sur le bord
de la mer , bâti singulièrement en terrasses
, les unes sur les autres , sur le
revers escarpé d’un petit promontoire ,
seulement du côté de la terre. Au sommet
de ce promontoire, il y a un fort qui
couronne ce bourg, et qui domine le
port et la mer de tous côtés. Une petite
garnison suffit pour le garder, ainsi que
les deux forteresses voisines du mont
Filippo et de la Stella , situées sur
denx rochers , vis-à-vis l’un de l’autre,
de manière à, croiser le feu de leurs batteries.
Le fort du mont Filippo , que le gouverneur
nous permit de visiter dans
le plus grand détail, est situé dans le
fond du golphe ou anse. Il est construit
à grand frais, et avec toute la prévoyance
possible ; mais ces forts et ces fortifications,
soit à raison de la longue durée de la
paix, soit que le gouvernement Napolitain
rîy attache pas une grande importance,
à cause de son éloignement, et de ce
qu’il est ainsi séparé de ce royaume , sont
extrêmement négligés.
A un demi-mille de Portercole à l’ouest,
i y a un rocher qui s’élève du milieu de
la mer, et qu’on appelle VIsoletto,• nous
y abordâmes avec facilité par la pointe
qui regarde la haute mer. Son étendue est
fort petite en proportion de sa hauteur,
car elle n’a pas plus de quatre à cinq
cents pas de circonférence. Sa charpente
est calcaire , à l’exception du côté qui
regarde le nord, qui est formé d’une
brèche jaunâtre, mêlée et très-dure.
Je n’aurois pas fait mention de cet islot,
si nous n’avions pas recueilli quelques
plantes sur ses penchans et sur son sommet
, et si je ne me rappellois des contusions
et des écorchures que nous en
rapportâmes , pour nous être obstinés,
malgré les représentations de nos matelots
, à en descendre par le côté opposé
qui est extrêmement escarpé , et qui est
garni d un haîlier et de broussailles, qui
nous alloient jusqu’à la ceinture, tandis