
thons ; on les envoie tout frais dans divers
pays de la Toscane ou de l’Etat Romain $
et si on en a une trop grande quantité,
c on les coupe par tranches, on les fait
sécher au soleil, et on les met dans l’huile
pour les conserver, et les vendre ensuite
peu à peu. La pêche du thon commence
ordinairement en Mars, et continue jusqu’à
la fin d’O c tob re , parce que ce poisson
qui va en troupe passe d’abord en venant
de la mer Noire dans la Méditerranée,
et repasse ensuite pour retourner dans la
mer Noire.
Pendant notre séjour dans ce lieu, nous
visitâmes, le plus souvent à pied, toute
la partie du mont Argentario, que nous
n’avions pas vu du Ritiro ; nous le parcourûmes
au long et au large, même en
le côtoyant dans une barque : nous vîmes
dans un fossé de la vallée appelée le
Çampone , des morceaux d’un très - beau
jaspe vert , nous en suivîmes les traces
et nous en trouvâmes enfin de grosses
niasses à fleur de terre, sur la plage del
DANS LE S ï E N N O l S . 169
Pispino. La brèche silicée de diverses
couleurs dont nous avons parlé, règne
en abondance de ce côté.
Plus haut, se trouve une vieille tour
qui tombe en ruine, et qui s’appelle
Argemiere, ainsi que la colline sur laquelle
elle est située. Le peuple des
environs ne songe que trésors et enchan-
temens ; en nous voyant armés d’un
marteau et d’une pioche, ils nous prirent
pour des cava-tesori ( cherche - trésors ) $
de manière que chaque fois que nous
nous arrêtions pour gratter la terre, nos
guides, croyant- à chaque moment voir
paroître un trésor, ne levoient pas les
yeux de dessus nous : enfin, pour le dire
en passant, la tournée que nous fîmes,
et le genre de nos recherches, donnèrent
de nous , à ces gens idiots , naturellement
portes à croire aux choses merveilleuses
et terribles, les idées les plus étranges
et les plus désagréables.
Cependant ces noms de mont Areen-
tario y de 1 Argentiers et de 1 ' Argentarola t