
pris qu auprès de la ferme délia Cava on
voyoit encore les murs ruinés de cette
fabrique, nous y allâmes. Après plus d’un
mille à travers les bois et les montagnes ,
nous découvrîmes les fondemens rasés
d un édifice très-vaste. Un peu au-dessus
est une source d’eau qui se rendoit à la
fabrique de vitriol par des canaux, dont
nous trouvâmes encore des vestiges.
Le sol circonvoisin , dans quelque endroit
que 1 on y fouille , offre des terres bolaires
jaunes , q u i, exposées au feu , y prennent
diverses nuances de rouge, et souvent
encore des sulfures de fer, les uns entiers,
les autres en décomposition. Tout au»
près, est un trou appelé le ^olforate , sur
les bords duquel on distingue très - bien
les anciennes excavations. Les terres de
ces dernieres, dont les unes sont grises,
les autres brunes , se reconnoissent à la
première v u e , et plus encore à leur goût,
étant vitriolisees par la décomposition
des sulfures de fer dont elles sont imprégnées.
Dans ce même lieu, on sent
DANS LE S l E N N O I S . 349
aussi une odeur de gaz hydrogène sulfuré,
sur-tout lorsqu’il fait le vent du midi.
Ces vestiges de bâtimens , le nom d
difi^io qu’on leur donne dans le pays, celui
de délia Cava que porte la ferme voisine
, les excavations et la nature des terres
, tout prouve évidemment que c’est
là précisément qu’étoit la manufacture de
vitriol, si bien décrite par M e r ca ti dans le
Meta llo th e ca V a tica n a , et qui a été abandonnée
à cause des difficultés de la fabrication
, et de son peu de produit.
Ces collines, couvertes de bois, abondantes
en rochers , et sur-tout en pierre
calcaire et en pierre de g rè s , sont habitées
par quelques hérissons et blaireaux.
Nous prîmes ensuite le chemin de Cas-
telmu^io , qui en est éloigné d’environ
deux milles. Nous nous arrêtâmes peu
sur son territoire, où la vigne et l’olivier
sont très - bien cultivés. Le terrain
est alternativement argileux , et tufacé
avec des dépouilles de corps marins, On