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la Valdichiana, dont la culture soignée,1
et vivifiée par une quantité de fermes et
de villages, et par des maisons de
cultivateurs, presque continuelles, nous
offrit un magnifique coup d’oe il, et le
spectacle le plus riche et le plus gai.
Après avoir joui de cette agréable perspective
, nous prîmes le chemin iïAsina-
lunga , où nous n’arrivâmes qu’après plusieurs
heures de marche ; quoiqu’il ne soit
pas à plus de cinq milles de Trequanda. Mais
obligés, par l’objet de notre voyage , de
nous écarter souvent des chemins battus,
pour examiner le pays, par des sentiers
difficiles et tortueux , nous augmentions
beaucoup le temps et les distances.
Nous descendîmes chez le S. Francesco
Pagni , où j’avois depuis long-temps
coutume de loger.
Asinalunga est une terre de la Valdi-
chiana très-cultivée , très-peuplée et fort
riche , dans le diocèse de Pien^a ; elle est
gouvernée par un Vicaire Royal.
Le nombre de ses habitans est d’end
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viron deux mille six cents, en y comprenant
ceux de la campagne, dont les
maisons, en général, tenues avec soin ,
annoncent l’aisance j telles sont communément
toutes celles des fermes de la
Valdichiana,
Asinalunga , bâtie sur une colline cou-
verte de vignes et d oliviers bien cultivés
, domine une plaine extrêmement
fertile , & offre à ses habitans un séjour
plus agréable et plus salubre.
Précisément au-dessous de çette colline,
on voit une ancienne église , que
l’on appelle S. Pietro ad Mensulas, auprès
de laquelle on a trouvé, en différons
temps, divers fragmens antiques. (*)
(*) On y voit, entr’autres, une inscription remarquable
, en marbre , placée dans le mur de la sacristie,
qui a été expliquée par le P. V e s tr in i , membre des
Écoles pies , dans les mémoires de l’académie Étrusque.
Il juge avec raison que le nom ad Mensulas que ion
donne à ce lieu, dérive de ce que l’on y voyoit
autrefois un grand nombre de pierres quadrangu-
laires , appelées ttien s t, qui servoient a couvtir des sarcophages
et des fosses sépulcrales.