
tout-à-coup. Nous ne vîmes plus de toutes
parts que tuf volcanique (*) , sables remplis
de petits scorilles , paillettes de fer
spéculaire, et autres productions semblables
qui annonçoient les dévastations du
feu.
Ce tuf volcanique est un mélange
ou empâtement de sables provenans de
laves triturées, de pierres-ponces de diverses
couleurs, de paillettes de mica ,
et de fer spéculaire , et divers noyaux
de rocher que l’on nomme au Monta*
miaia , âmes de roche ( anime di fasso. )
Sa densité n’est point uniforme ; tantôt
il est très-compacte, tantôt celluleux et
Caverneux. Il varie aussi pour la couleur,
quoique le plus souvent il soit jaunâtre.
Mais j aurai lieu de revenir sur cet
article $ je vais continuer la relation de
notre voyage.
( * ) J emploîrai le nom de tuf que donnent tous les
naturalistes aux masses de terres volcaniques con^
solidées ensemble, pour distinguer celles-ci de celles
qui sont composées de sables dépourvus de tout
çaraçtçre de fçu , et c^u’on nomme communément
Après avoir traversé le village de
S. Giovanni, en nous détournant du vrai
chemin tantôt à droite, tantôt à gauche,
pour reconnoître le pays, nous arrivâmes
à Montorio. C ’est un petit bourg appartenant
au marquis Orsini Romain , situe
sur la cime applatie de rochers immenses
de tuf, dans une position qu’un paysagiste
dessineroit avec bien de l’empressement
pour enrichir ses tableaux.
Nous continuâmes à marcher dans une
vallée longue et tortueuse , au*milieu de
laquelle la petite rivière nommée la.
Vajana serpente de la manière la plus
pittoresque , tantôt baignant le pied
des roches de tu f , tantôt arrosant les
campagnes et les bois qui bordent ce
vallon. Enfin nous arrivâmes le soir
à Castellottieri où nous allâmes loger
chez le S f Clemerite Ugolini.
Ce petit bourg étoit une seigneurie
de la maison Qltieri Romaine , qui la
vendit au grand duc de Toscane. Il
dépend pour le civil du Potestà de
Som.no 3 et relève pour le criminel du