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étoient tapissées de vignes et de forêts
d’oliviers. Aujourd’hui ses plaines sont
hérissées de fa rn ie , hêtres, de chênes,
de cerres et de marruche; ses riches coteaux
chargés jadis de vignes et d’oliviers
, n’offrent plus que des bois et
des halliers impénétrables , qui rassem-
blent des plantes inutiles, au milieu desquelles
on trouve encore quelques ceps
dé vignes et quelques pieds d’oliviers
sauvages, probablement les seuls restes
de l’ancienne culture.
Quoique ce bourg soit sur une colline
élevée et découverte, fort aérée et salubre
en apparence , l’air y est cependant très-
lourd en hiver, même dans le printemps ,
et très-mal sain et véritablement dangereux
en été et pendant une grande partie de l’automne.
Quelle peut être la fatale cause
de l’altération et de la destruction de la
santé, non-seulement des habitans de Ca~
palbio , mais encore de ceux en général
qui ont fixé leur séjour dans la Maremme,
Ce n’ est pas une cause seule , mais plusieurs
qui concourent tantôt ensemble , tantôt en
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partie à rendre foibles, maladifs et infirmes
, les habitans de ces contrées. D ’abord
les eaux stagnantes qui croupissent sans
mouvement dans les fossés , les marais ,
dans les étangs, et qui exhalent toujours
des vapeurs empestées, et spécialement
lorsque la saison commence à se réchauffer
, lorsqu’elles viennent à se retirer
et à se dessécher en partie par la cessation
des pluies , et par l’action plus
vive des rayons du soleil. Alors les
plantes marécageuses qui se pourrissent
en restant à sec , donnent lieu à des
exhalaisons pestilentielles et fétides, qui
vont infecter tous les pays circonvoi-
sihs. De plus, le schirocco et les autres
vents du midi qui soufflent plus fréquemment
en é té , et qui ont naturellement
la propriété de causer la langueur, l’engourdissement
, l’affaissement et la fièvre
même , lorsqu’ils passent sur les marais et
les étangs situés près de la mer, charient
avec eux des miasmes putrides , et vont
porter l’infection dans une fort grande
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