
imitateurs des rits et opinions religieuses
des Étrusques.
Ces amphores servoient encore > et
même plus fréquemment, à conserver le
vin , l’huile et le miel ; de manière qu’il
n’est pas étonnant que l’on en ait fabriqué
une si grande quantité dans un pays
où le miel, l’huile et le bon vin dévoient
se recueillir en si grande abondance. ( * )
(*) On remplissoit ces vases de vin nouveau,
x>n en lutoit l'ouverture avec un mastic composé
de poix et de plâtre, on les ensévelissoit sous terre
ou danS des niches pratiquées dans les murs des
celliers ; leur base de figure conique ou au moins
décroissante , les rendoit très-faciles à enfoncer en
terre, à les en ÿrer et à les y replacer au besoin.
Le vin y achevoit lentement de fermenter, s’y per-
fectionnoit, s’éclaircissdit, et la lie se précipitoit au
fond de sa partie la plus étroite ; de manière qu’au
bout de plusieurs années, on goûtoit le vin par l’ouverture
du vase même , ou par un petit trou formé
par le potier dans le col du vase ; et quand il étoit
parvenu à sa perfection , on le soutiroit du vase au
moyen d’une pompe, en laissant la lie dans le fond,
et on le servoit sur les tables où l’on se faisoit honneur
de sa bonté et de sa vétusté Les Étrusques et les Latins
n’étoient pas les seuls à faire usage de ces amphores,
Aujourd’hui les habitans du pays creusent
continuellement dans les lieux où ils
espèrent trouver ces sortes de vases ,
non par amour pour les beautés antiques
j mais pour les briser , soit
qu’ils les trouvent entiers ou rompus,
les piler , y mêler de la chaux, et en
faire une espèce de ciment ( * ) qu’on
nomme en Italie calcistru^o , dont ils
il paroît que les Grecs s’en servoient également pour
conserver le vin ; c’est du moins ce que prouvent
les médailles de Chio ou de Scio, sur lesquelles on
voit le plus souvent la figure de ces vases ou d’une
grappe de raisin, et dont ces Insulaires se servoient pour
prendre note de la quantité et de la qualité de leurs vins.
{*) On voit facilement par les ruines qui existent
encore, que le ciment formé avec les vases broyés
et mêlés avec de la chaux choisie, a été usité dans
ces pays , dès l’antiquité la plus reculée. Cet enduit
est précisément ce que les Latins appelloient opus
S e g n in um , (en Italien opéra S tg n in a ,) parce que précisément
la ville de Scgn i étoit réputée pour la perfection
de ces sortes d’ouvrages, qui passoient pour
y être mieux travaillés que par-tout ailleurs. F ra c t is
etiam testés utendo s i c , ut firm iu s d u r en t , tusts c a la
a d d ïta i que vacant sig n in a . Plin. lib. 35 , cap. 46.
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