
la tour de S. Biagio , située au-dessous
de cette ville , et dont le nom s’accorde
pareillement avec le nom ancienj ( * )
dans ses ruines mêmes on retrouve le luxe
et la magnificence qui convenoient à l’escalier
d’une ville aussi considérable.
le pense donc, après avoir déterminé
ainsi la position de Succosa, comme je crois
l’avoir démontré, qu' A nsido nia que nous
voyons ruinée, fut autrefois Cosa. Cette
ville ancienne fut bâtie par les Étrusques
Volsques , et devint ensuite une colonie
Romaine. Tite-Live lui fait l’honneur de
penser qu’elle conserv a une fidélité inébranlable
pour ce peuple dans les temps les plus
difficiles de la République, lorsque les désastres
terribles de la seconde guerre Punique
ébranlèrent et firent même révolter plusieurs
villes soumises ou alliées. Peut-être
qu’en récompense d’une si rare fidélité ,
on la déclara municipe , comme l’appelle
Cicéron dans son discours contre Verrès $
(*) S u c c o s a , c’est-à-dire sub Cosa,
dans le Siennois. 157
c’est-à-dire qu’on lui donna le privilège de
se gouverner par ses propres lois.
Auguste la protégea spécialement , la
répara, et lui donna le nom de Julia Cossa;
elle se soutint non - seulement jusqu’au
temps de Pline , qui la met au nombre des
villes anciennes Étrusques 5 mais encore
jusques sous l’empire de Marc - Aurèle ,
et sous le troisième des Gordiens, comme
le prouvent les deux inscriptions que j’ai
rapportées ci-devant. Rutilio Numa^iano,
qui l’observa vers l’an 4 16 , tout près
de la mer, la décrit dans le premier
livre de son Voyage, comme déjà ruinée
depuis long-temps, et absolument déserte:
Cernimus antiquas nullo custode, ruinas,
E t désolât æ. moenia fada Cosce.
Il semble cependant que sa destruction
ne remonte pas au-dela de la moitié
du troisième siècle 5 car Gordiano, auquel
une des inscriptions ci-dessus est dédiée,
fût tué l’an Z44. La tradition que Ruulius
rapporte en plaisantant, est que les Cosans