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vivifiée par un grand nombre de villes,
de bourgs , par de nombreux habitans,
et par des campagnes fertiles et bien cultivées
, je crois devoir en attribuer la
raison aux voies de communication qui
y existoient, plus encore à l’abondance
d’eaux salubres dont elle étoit pourvue $
deux moyens les plus efficaces pour préserver
des effets pernicieux d’un air humide
, épais et pesant.
Enfin, vers la partie occidentale de la
ville , nous trouvâmes les restes d’un arc
de triomphe antique et simple. Sa hauteur
étoit médiocre , sans ornemens , et formé
par un grand arc au milieu de deux autres
plus petits. Plus de la moitié s’étoit écroulée
de vétusté, il n’y avoit plus en place
qu’un morceau du grand arc , et un des
arcs latéraux qui étoit encore entier. Sa
base étoit ensévelie sous les ruines ,
et son sommet étoit tronqué et dégradé.
Au lieu de trophées et d’autres
ornemens , qui, peut-être ont été détruits
par le temps ou par la main des hommes t
d a n s l e S i e n n o i s *
on y voyoit végéter avec vigueur un gros
pied de sabine , plante qui abonde sur
tous les rivages voisins. J’ai cru à propos de
donner dans la planche i v , je dessin des
ruines de cet arc de triomphe.
Tels sont les misérables monumens de
Sa grandeur d’une ville , qui, à ce que je
crois, pouvoir seule disputer avec toutes les
autres cités antiques des Étrusques, pour
l’agrément et la beauté de la situation.
Au lieu des superbes édifices qui en
embellissoient l’intérieur ; au lieu des nombreux
édifices sacrés et profanes qui embellissoient
et animoient ses environs ; au
lieu des coteaux de vignes et de champs
d’oliviers, qui décoroient la pente douce
de la montagne , la fertile vallée voisine,
ainsi que les collines dont elle est couronnée
en devant ; l’oeil ne découvre
à présent qu’un amas de ruines , un
aspect sauvage et de désolation qui réveillent
sans cesse un sentiment de compassion
et de regret inexprimable. Tout
concourt à prouver que cette ville ruinée,
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