
vases, et autres meubles semblables de
l’antiquité , trouvés dans son territoire ,
sur - tout vers la ferme de S . Piero , sont
des preuves non équivoques que ce pays
étoit déjà bien peuplé dès le temps des
Etrusques.
Lorsque Pie I I , natif de Corsignano,
parvint au souverain pontificat, il décora
ce lieu de sa naissance du nom de ville ;
il y fonda un évêché , y fit bâtir une
belle métropole et un magnifique palais ;
ensuite plusieurs cardinaux , et grands
prélats, pour faire leur cour au Pape ,
y bâtirent aussi des édifices plus ou moins
remarquables; et le palais de l’évêque
fut construit au frais d’Alexandre V I ,
alors cardinal de Borgia, qui plaça ses
armes sur la façade, telles qu’on les voit
encore aujourd’hui.
Il y a une cure (pieve ) extrêmement ancienne
, située, selon l’usage des anciens
temps, hors du lieu habité. On y voit
une inscription en marbre a qui rappelle
eue Pie II et Pie *1 III son neveu, y
furent baptisés.
Cette v ille , ainsi que tous les pays
de l’État Siennois, eurent beaucoup à
souffrir pendant les guerres qui précédèrent
la chûte de la republique de
Sienne. Ces calamités se prolongèrent
l’espace de deux siècles, jusqu’au règne de
Léopold , sous lequel on vit enfin naître
des jours de paix et de tranquillité. Mais
il faut un grand laps de temps pour réparer
des malheurs aussi longs, et la population
des deux paroisses de Pien^a ,
qui augmente journellement, se monte
aujourd’hui à environ mille cinq cents
habitans.
Son territoire produit de l’huile excellente
, des vins très-spiritueux, et sur-tout
des vins blancs qui ont beaucoup de rapport
avec ceux de Monte Pulciano, qui est
tout près. On vante beaucoup le fromage
fait du lait des brébis nourries des plantes
aromatiques qui croissent sur la craie :
ces plantes comme je l’ai déjà observé 9