
habitans qui n’ont aucune espèce d’industrie
, ni aucune idée des arts les plus
communs et les plus nécessaires.
La pierre de grès est celle qui domine
sur toutes ces collines ; et les rochers
ne nous ont présenté même dans les environs,
aucuns vestiges de testacées, de
zoophytes, ou d’autres vers marins, quoique
la mer en soit peu éloignée, et
quoique ces bancs de pierre de grès ne
soient, selon moi, que de vrais dépôts
des eaux de la mer.
A un peu plus de trois milles de Pe-
reta, se trouve une mine de soufre 5 elle
étoit alors ouverte , et nous allâmes
la visiter. Nous y trouvâmes une plateforme
, longue d’environ un quart de
mille, embarrassée des vidanges des puits,
tant anciens que modernes, creusés pour
en retirer ce minéral. Ces puits étoient
carrés, étançonnés avec des madriers et
des planches jusqu’à une grande profondeur
; voisins les uns des autres, ils se com-
muniquoient par des galeries creusées à
différentes hauteurs. On y descend par
le moyen de plusieurs échelles de bois ,
étroites, posées alternativement, et fixées
dans une direction verticale, de manière
qu’il est difficile et même dangereux de
s’en servir, à quelqu’un qui n’y est pas
exercé. Le minéral tiré des galeries se
transporte hors du puits , au moyen d’un
tour placé à son embouchure Les mottes
ou glèbes de ce minéral sont une agrégation
de soufre mêlé de diverses espèces
de terre, d’oxide rouge de fer , et souvent
encore d’antimoine. On en sépare le
soufre au moyen de la fusion et en le
transvasant, puis on le verse dans des
baquets \ quand il est relroidi, il s y
fige et forme alors une masse } cest sous
cette forme qu’il circule dans le commerce.
Au fond de la matière mise en fusion,
on trouve l’antimoine et l’oxide rouge de
fe r , appelé vulgairement simple , dont on
se sert pour marquer les moutons , et
pour d’autres usages.
Ces puits sont dangereux par les moufettes,
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