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Quoe prem.it asùvce sczpl paludis odor.
Cette infection jointe à plusieurs autres
raisons, est telle que des plaines assez
vastes et naturellement fertiles , restent
absolument incultes et abandonnées, ne
produisant que des bruyères ou paissent
de misérables troupeaux , ou bien ne sont
cultivées que de loin en loin par le laboureur
mal sain et découragé, qui les laisse
plusieurs années sans les travailler.
En visitant les parties de ces marais
qui n’étoient plus sous l’eau , nous fûmes
extrêmement incommodés par les joncs (*)
aigus et piquans qui nous égratignoient les
jambes, et par l’odeur fétide qui s’exha-
loit à chaque pas r du limon Couvert par
la croûte sèche et fragile sur laquelle
nous marchions, et dans lequel nous enfoncions
jusqu’à mi-jambe, La langue
de terre qui sépare la mer des marais 9
est pleine de feuilles et de racines de
postera marina y vulgairement appelée
Jutkus a c u tu s , Lin, (Note du Trad.^
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algue y et de boules marines formées des
filamens de cette plante, réunis et roulés
par les eaux de la mer.
Un édifice antique, appelé dans le pays
le Tombe, éloigné du*château d’un peu plus
d un mille, est le seul monument ancien
qui se voie dans ce lieu ; il a été tant
de fois ruiné et rebâti sur ses propres
ruines, qu on n apperçoit plus de vestiges
de 1 ancien. Nous visitâmes donc cet édifice
situé sur le terrain aplati voisin des
montagnes y .à 1 extrémité du penchant
desquelles il est appuyé d’un côté. La
façade est du côté opposé ; elle est couverte
d’un vestibule divisé en trois parties
qui correspondent à trois grandes
pièces ou appartemens intérieurs. Ces
pièces ont environ cinquante - trois pieds
de long sur onze de large , et sont divisées
par une muraille mitoyenne ayant
une porte par laquelle on communique des
( unes aux autres. Au milieu de la voûte
de chacune d’elles, il y a une fenêtre
ou soupirail. Leurs murs sont revêtus en
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