
marno-argileux. Le plus remarquable dé
cette nature , est celui qui s’étend en pente
très-rapide de Radicofanï au Montamiaia ,
et celui qui est entre Contignano et là
rivière à'Orcia. ( * ) Ce sol marécageux
est de temps en temps interrompu par
des couches profondes de glaise , de pierre
cicerchine, de tuf, de coquilles fossiles,
de pierres calcaires, et de pierres de grès
jaunâtres ou bleuâtres.
Au reste, soit à raison de la qualité naturelle
du terrain qui entoure Radicofani
qui est tout en coteaux stériles et pierreux,
soit à cause de la défense d’embarrasser
d’arbres les environs de la forteresse , ce
lieu est absolument dépouillé et aride. On
y voit cependant des sources abondantes
(*) Dans le lit de cette rivière, nous trouvâmes souvent
des bandes d’oiseaux appelés R o i s de ca ille s ( R a llies
crex ), qu’on nomme dans le pays ta llu r in i. Quel-?
ques-uns d’entr’eux, lorsque nous approchions, son-
noient l’alarme d’une voix plaintive et désagréable \
c’étoit le cri de sauve q u i p eu t.
d’une eau très - bonne ; mais elles sont
peu à la portée des habitans, étant situées
à une assez grande distance au - dessous
de R adicofani : l ’eau dei Cappuccini y est
excellente; celle de la fontaine di Castel
morro est très-fraîche et très-légère; celle
de la Fonte grande , sur la grande route
de Rome , est bonne , mais elle est inférieure
aux deux précédentes ; enfin, celle
de la Fonte Antenese} au midi de la montagne
, est pure ; mais elle est si froide
et si glaciale , qu’on a peine à la supporter
: il seroit fort dangereux d’en boire,
pour peu qu’on fût échauffé.
Radicofani a été fréquemment affligé
par des tremblemens de terre. Ils s’y annoncent
par des mugissemens épouvantables,
qui retentissent dans les abymes
creusés à une grande profondeur dans les
entrailles de la montagne, par l’enlèvement
des matières qui en ont été vomies
par la violence du feu volcanique. Dans
l’automne de 1777, $ y eut un tremblement
de terre , dont les secousses se suc