
éténdue de pays. D’un autre côté , les
bois et les broussailles épaisses qui cou?
vrent des terrains considérables, s’opposent
à la libre circulation des vents de
terre , et arrêtent les vents du midi, qui y
entretiennent toujours une atmosphère humide
; aussi s’en exhale-t-il pendant la nuit
un air pestilentiel, qui, par les raisons que
j’ai dites, ne peut jamais se renouveler
entièrement pendant le jour. En effet,
on a remarqué que les maladies des ha-
bitans des Maremmes sont causées le
plus souvent par les fraîcheurs du matin
et du soir 5 ce qui me semble indiquer
que les exhalaisons nuisibles des bois qui
commencent le soir , ne sont dissipées
le matin que long-temps après que le
soleil s’est élevé sur l’horizon.
Il n’y a rien de si nuisible à la santé,
que le défaut d’eau pure et salubre à boire*
Dans la majeure partie de la Maremme„
des eaux grossières , terreuses , pesantes,
souvent infectées par la décomposition
des vers et des insectes, provenues de
d a n s l e S i e n n o ï s . 103
fontaines bourbeuses, ou conservées sans
précaution soit dans des barils ou dans
des conduits , soit dans des puits ou des
citernes mal construites et plus mal soignées
encore ; voilà quelles sont celles
que l’on emploie journellement pour boisson
et pour l’usage de la cuisine; on peut
juger des effets fâcheux qu’elles peuvent
produire sur le corps humain.
On ne doit pas regarder, en outre ,
comme indifférente à la santé des Marem-
miens la mal-propreté des habitations des
pauvres gens, qui logent le plus souvent
dans de méchantes cabanes mai construites
en rase campagne, ou dans de
mauvaises maisons fort mal-propres dans
les villages.
Enfin , j’ai été frappé de l’intempérance
qui règne en général chez les Ma-
remmiens, à laquelle j’attribue les fréquens
accidens et les maladies dont ils se préser-
veroient facilement au moyen de l’exer-
çice , et d’une plus grande sobriété.