
Barbares venus du N ord , les guerres
civiles des siècles postérieurs à l’an mille,
les ravages, les destructions et l’abandon
où resta presque toute la Marcmme. dans
des temps encore plus voisins de nous ,
furent les causes premières de l’état de
décadence où nous voyons aujourd’hui
Soana. A ces causes se joignirent ensuite
plusieurs raisons physiques , conséquences
nécessaires des premières 5 telle que la dispersion
des eaux excellentes qui venoient
à la ville, mais dont l’aqueduc est rompe
et abandonné ; les bois élevés et épais qui
se sont élevés tout autour, en empêchant
la libre circulation de l’air, ont rendu
son atmosphère extrêmement humide et
mal-saine. Le lit mal-propre et encombré
des deux torrens qui tournent autour de la
la v ille , et retiennent en été des eaux dormantes
et qui croupissent, empeste tout le
voisinage. Voilà ce qui fait qu’aujourd’hui
sa population en hiver n’excède pas deux
cents âmes, et est encore beaucoup moindre
en été. Avec cela il ne seroit ni difîL
d a n s l e S i e n n o i s . 73
cile ni dispendieux de tirer cette ville de
l’état de désolation dans lequel elle languit,
si le voisinage & les circonstances aujourd’hui
plus favorables de Pitigliano et de
Sorano n’y mettoient une sorte d’obstacle.
Ce qu’il y a actuellement de plus
remarquable à Soana, c’est l’églife Métropolitaine
qui vient d’être réparée &
rétablie dans son ancienne simplicité : on
peut dire qu’elle est belle et digne d’être
conservée.
Tout le pays circonvoisin est , comme
à P itigLiano} formé d’amas de matières
volcaniques de la même nature, et disposées
dans le même ordre que j’ai rapporté
ci-dessus.
Curieux de savoir s’il n’y avoit pas
dans les environs des mines de quelques
espèces de minéraux , nous prîmes
des informations parmi les gens du pays ;
l’un d’eux nous conduisit pour nous en
montrer une qu’il nous dit être très-considérable.
Après une marche pénible pendant
laquelle nous eûmes à essuyer les cha