
voyons aujourd’hui. Je crois que ses
couches commencèrent par être formées
de bois et d’autres fragmens de végétaux,
qui n’étoient encore ni altérés ni décomposés
; et que par le laps des temps,
ils subirent une décomposition, qu’ils se
pénétrèrent, ou de leur huile propre ou
de l’huile des cétacées, des poissons et
autres animaux marins , qui, en périssant
continuellement, se pourrissent et se décomposent
au fond de la mer. Peut-être
qu’ils se pénétrèrent de l’huile des uns et
des autres ensemble. Je serois tenté de
croire que cette huile, par la succession
des siècles , étant pénétrée elle - même
de l’acide sulfurique des sulfures de fer
décomposés, et qui subsistent encore dans
les couches de piligno, fut altérée , condensée
et réduite en un bitume noir et fétide
, tel qu’on le trouve aujourd’hui. En
effet, outre les noyaux et les morceaux
pyriteux, outre l’odeur sulfureuse qui se
remarque souvent dans ces piligni, en
séparant les feuilles de ces derniers, j’ai
P A N S LE S I E K N O I S. 3 3 *
trouvé fort souvent entr’elles une cristallisation
mince , mais abondante, de
sulfate de chaux, ( * ) avec excès d’acide.
Il suffit d’avoir exposé mes idées sur l’origine
des couches de piligno, que je
soumets bien volontiers à l’examen et
^ la discussion des philosophes spéculateurs,
et à la décision des géologues 3
mais j’avoue que les expériences nouvelles
et réitérées , auxquelles j’ai soumis
cette substance, me font tenir fermement
à cette théorie.
Pienra s’appelloit autrefois Corsignano *
bourg antique , dont on ignore l’origine.
Les urnes sépulcrales , avec des
caractères Étrusques , les briques , les
(¥) Ces cristaux sont autant de prismes linéaires ,
longs depuis une ligne jusqu’à trois , partant d’un
centre commun et formant une étoile à l’extrémité
de leur divergence , de manière que les plus longs
se trouvent en dessous , et les plus courts sont en
dessus • ce qui rend l’étoile beaucoup plus riche et
la cristallisation plus brillante. L’analyse et la saveur
m’ont prouvé que ce sulfate de chaux çontenoit vn
excès d’açide sulfurique,