
furent obligés de quitter leur ville à cause
de la multitude des rats dont elle étoit
infestée. ( * )
On ignore pendant combien de temps
la ville de Cosa resta ainsi déserte et inhabitée.
Il paroît pourtant assez vraisemblable
que sur ses.ruines mêmes on en
construisit une autre , à laquelle on donna
le nom à’Ansidonia. S’il n’en étoit pas
ainsi, on trouveroit dans cette dernière
(*) La désertion non-seulement de C o sa | mais
encore de plusieurs autres pays, fut attribuée par les
anciens, à la quantité prodigieuse de rats qui lés
désoloient. Pline dit que ces animaux chassèrent de
leur pays, les habitans de la Troade ainsi que ceux
de G ia r o , une des isles Cyclades. De nos jours c’est
une chose connue, que tous les dix ou douze ans
il descend des montagnes de la Scandinavie et de la
Laponie , des troupes innombrables de gros rats
sauvages que l’on nomme kmmar ou lem in g , qui
dévastent entièrement les campagnes par lesquelles ils
passent. Les gens simples de ces contrées, effrayés
de la prodigieuse quantité de ces animaux, et des
ravages qu’ils font, les croyant tombés du ciel pour
la punition de leurs péchés, font des prières publiques,
et s’imposent des pénitences pour faire cesser ce
fléau.
DANS LE S lENNOI S . I59
un plus grand nombre d’édifices ruinés,
et ceux-ci seroient moins défigurés. Mais
A n s id o n ia , elle-même désolée et détruite ,
selon toute apparence , par les Sarrasins,
lorsque dans le dixième siècle ils dévastèrent
la rivière maritime de Toscane es
de Gênes , disparut alors entièrement ; aujourd’hui
il n’en reste plus que des ruines
qui attestent l’ancienne grandeur de Cosa.
J’aime à me flatter , au surplus, que l’on
me pardonnera, s i , ému par le spectacle
qu’oflroient les tristes restes d’une v ille ,
autrefois si remarquable et si bien située,
je n’ai pu m’empêcher de donner quelque
soin à déterminer son ancien site , et à
décrire ce qui a pu en échapper aux injures
du temps, d’après deux voyages
faits exprès dans ce pays. P^ecordare ( dit
Pline le Jeune) quid quoeque civitasfuerity
ut non despicias, quod esse desierit.
Minéraux.
Tables de tuf calcaire , qui se trouve par
couches sous le sol sablonneux de la