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soufre. Il s’y trouve même assez souvent
des cristaux rhomboïdaux réguliers, et
détachés de sulfate de chaux.
On voit à cent et à deux cenrs pas de
distance des eaux de Pu^ola , d’autres
petits empiacemens blancs, absolument
dépouillés de toute espèce de végétaux*
troués dans quelques endroits, et annon*
çant en-dessous des cavités profondes,
par le retentissement que l’on entend sous
les pieds, comme lorsqu’on marche sur
le cratère de la solfatare. Ces trous exha*
lent des émanations méphitiques , et d’une
odeur fétide, tantôt avec des bulles d’eau,
tantôt à sec , mais toujours accompagnées
d’un certain bruissement intérieur, caver«*
neux et profond. Ces exhalaisons sont
totalement composées de gaz hydrogène
sulfuré, et de gaz acide carbonique.
De tout c e la , il est facile de conclure
que cette surface et cette croûte terreuse,
ne sont autre chose, dans ces environs,
qu’un couvercle ou une voûte d’abîmes
creux ? dans la profondeur desquels, se dé^
d a n s l e S i e n n o i s . 327
composent lentement des couches de sulfure
de fe r , mais à une grande profondeur
, et vraisemblablement avec une
grande quantité d’eau. Il arrive de là que
les émanations aériformes s exhalent sans
chaleur sensible , et que leau ni l air
environnans ne changent pas leur tém-
pérature ordinaire, La décomposition de
ce même gaz hydrogéné sulfure, fait déposer
le soufre tout autour des bords de
l’eau de Pu^ola; tandis qu’une partie de ce
même gaz, en se combinant avec une
quantité suffisante de l’oxigène de l’air
atmosphérique , devient acide, et rencontrant
la terre calcaire, forme avec elle
le sulfate de chaux qu’on y trouve cristallisé.
Le sulfate de fer ou vitriol martial
qui s’y rencontre , doit peut-être son-,
qrigine à la décomposition des particules
de sulfure, qui ont été soulevées, telles;
quelles , par la force des émanations,
aériformes, et déposées sur le bord e t
dans l’eau du hassin qui en contient
teillement.