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Le pays que nous traversâmes est abso-
lument calcaire. Nous remarquâmes que
plusieurs roches étoient percées par des
pholades , dans toute leur partie sortant
hors de terre , tandis que tout ce qui étoit
en terre ne Tétoit pas. Il paroît qu’au-
trefois, lorsqu’elles étoient couvertes des
eaux de la mer , ces coquillages ne
percèrent que leur partie supérieure, laissant
intacte la partie inférieure qui étoit
enfoncée dans la vase.
Trequanda, petit bourg situé sur ünê
colline isolée , compte environ six cent
dix habitans, en y comprenant la campagne
qui contient un très-grand nombre
de fermes , ainsi que tout le pays en général
de la province Siennoise supérieure.
Ce bourg appartint autrefois à la famille
Cacciaconti : on y conserve le corps de la
B . Boni^qella , issuë de cette famille. II. y
avoit là , autrefois, un fort dont on a fait
une factorerie , où nous fûmes reçus par
le N. S . Giuseppe Pannilini ? qui en est
le propriétaire.
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La consistance de ce ^territoire esc
très-variée : les sabies désunis, la glaise ,
la pierre calcaire , l’argile , le fer Jima-
ceux, s’y présentent tour à tour. On trouve
aussi, dans les environs, beaucoup de
terre martiale rouge , ou rubrica appelée
vulgairement s in o p le , qui, exposée au
feu , y devient brune comme toutes les
terres ferrugineuses. On y trouve en divers
endroits, une espèce d’argile qui ,
quand elle est purgée de quelques corps
hétérogènes, et sur - tout de quelques
veines de terre ochracée , ( qui devient
d’un rouge brun au feu ) , est très-bonne
pour faire des cucurbites et des creusets
pour les verreries. Il y en a précisément
une d’établie dans cet endroit depuis
long - temps.
Trequanda , M o n t is i , Castelmuqio et
P e tr o jo sont du diocèse de P ïe n q a , dont
le Vicaire Royal y exerce la juridiction
civile et criminelle.
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