camphre; c’est elle qui s’élevant clans la distillation , aromatise les
eairx distillées de Labiées , et qui diversementmêlée avec le prin-
cipe amer, donne à ces plantes leurs qualités toniques et stimulantes,
Les Labiées sont des herbes ou des sous-arbrisseaux à racine
fibreuse , à tige tétragone, à rameaux opposés , à feuilles toujours
simples et opposées , ordinairement crénelées ; les fleurs naissent
toujours aux aisselles des feuilles , tantôt solitaires , et alors on les
dit axillaires ; tantôt en petites grappes lâches, et on les nomme
paniculées ; tantôt en touffes serrées, et on les appelle verticil-
lées : quelquefois les feuilles florales conservent leur grandeur
naturelle, quelquefois elles deviennent si petites que les Yerti-
çilles paraissent nus, et alors on dit que les fleurs sont en épis
ou en têtes terminales : ces fleurs sont souvent entourées de
bractées particulières ; mais on donne souvent, par abus , le nom
de bractées à des feuilles florales dont la forme diffère des autres.
Chaque fleur est composée d'un calice persistant, tubuleux , à
cinq dents égales ou à deux lèvres; d’une corolle tubuleuse , irrégulière,
à cinq divisions, dont deux forment la lèvre supérieure
, et les trois autres la lèvre inférieure ; de quatre étamines
inserees sur la corolle , dont deux plus courtes ou quelquefois
même avortées : l’ovaire est libre, simple, à quatre lobes ,
d’entre lesquels s’élève un style simple terminé par deux stigmates
pointus ; le fruit est composé de quatre cariopses arrondis
ou anguleux , situés au fond du calice, souvent protégés par des
poils pendant la maturation, attachés par leur base à un pla-
centa commun , ordinairement secs et semblables à des graines ,
rarement pulpeux à l’extérieur (prasium)', chacun d’eux renferme
une graine sans périsperme , à embryon droit, à radicule inférieure
, à cotylédons planes.
Les Labiées se ressemblent tellement, que leurs genres sont
établis sur des caractères de peu d’importance , et doivent la
plupart subir une réforme ; nous n’av°ns pas osé la tenter , et
nous présentons ici ces plantes disposées dans l’ordre admis par
la généralité des botanistes.
* D eux étamines fertiles..
C C C L X V . L y C O P E, L y C Q P U $.
Lycopus. Tourn. Linn. Juss. Lam.
C a r * L e calice e s t tu b u le u x , n u p e n d a n t la m a tu ra tio n , k
c in q lobes; la corolle est tubuleuse , à quatre lobes égaux, dont
le supérieur est échancré ; les étamines fertiles sont au nombre
de deux.
Obs, Les lycopes ne diffèrent des menthes que parce quils
ont deux étamines qui avortent. 2476. Lycope Européen, Ljcopus Europceus.
Lycopus Europceus. Linn. spec. 3o. — Lycopus palustris. Lam.
Fl. fr. 2.p. 43o. Illustr. t. 18. 0. Incànus.— C.Bauh. Prodr. p/no. Tonrn. Inst. 19T.
Sa tige est droite, haute de 5-4 décim. ; ses feuilles sont
ovales-oblongues , pointues , fortement siuuées ou dentées, surtout
vers la base, un peu rétrécies en pétiole, ponctuées en dessous.
L a v a r .«4, qui est la plus commune , est entièrement glabre; la
variété (3, qu’on trouve dans les lieux moins humides, est un
peu cotonneuse ; les fleurs sont blanches, marquées de petits
points rougâtres, disposées en verticilles serrés et axillaires. V.
On trouve cette plante dans les marais et les lieux sujets aux
inondations. Elle est astringente et peut servir dans la médecine
pour arrêter la dysenterie , et dans les arts pour la teinture en noir.
On la connoît sous les noms de pied de loup , de marrube d’eau.
2477. Lycope élevé. Ljcopus exaltatus.
Lycopus exaltatus. Linn, f. suppl. 87. Bell, Act. Tur. 5.p. 211.
— Pluk. t. 45. f. 1,
(8. Incanus. — Barr. îc. i 54- u. a5l.
Cette plante diffère de la précédente parce qu’elle s’ élève jusqu’à
1-2 mètres , et que ses feuilles sont profondément divisées
en lobes disposés comme les folioles des feuilles pennées; elle
-n’en est peut-être qu’une variété, comme le pensent la plupart
des auteurs : Beltardi assure cependant qu’elle conserve ses caractères
, soit lorsqu’elle est cultivée , soit lorsqu’elle est née de
graines. ty. Elle croît dans les lieux humides du midi de la
France , à Sorrèze ; à Alexandrie, à Asti, et ailleurs dans le
Piémont ( Bell. ),
C C C L X Y I . C U N I L E, Ç V N I L A .
Çunila. Linn. Juss. Lara.
C ar. Le calice est cylindrique, à dix stries, à cinq dents >
fermé par dés poils pendant la maturation des graines ; la corolle
est à deux lèvres distinctes *les étamines fertiles, sont au nombre
de deux*