ja u n e , de bois jaune et tam a r in ie r , est remarquable par la
belle couleur jaune de ses jeunes branches , des pétioles et des
nervures de ses feuilles , et même des écailles de ses chatons .
on la voit rarement fleurir , parce qu’on coupe chaque année
ses branches, et qu’on l’empêche de grandir; elle ressemble
beaucoup au saule blanc; mais indépendamment de sa couleur
et de son port, elle semble en différer, parce que les feuilles
ont des dentelures moins nombreuses, un peu cartilagineuses,
et parce que celles qui naissent à la base des chatons sont plus
grandes dans les chatons femelles que dans les mâles : ce qui,
comme l’observe Hoffmann, est l’inverse du saule blanc. Cet
arbrisseau croît de préférence dans les terreins humides et dans
les fossés; on le cultive, parce que ses branches souples et
menues sont propres à faire des liens, des paniers, etc.
2073. Saule drapé. S a lix incana.
Salix incana. Schrank. ex Hop. Herb. Viv. cent. 4- Hoffm.
Germ. 4- p- 265. — Salix olecefolia. Vill. Dauph. 4- p. 784.
t. 5i. f. 28? — Salix eleagnos. Seop. Carn. n. 1210?
(I- Foliis anguslissimis. — Salix lavenJuloejolia. Lapeyr. ex
Herb. Lamarck.
Ce saule est un arbrisseau de 2-3 mètres au plus, dont l’écorce
est d’un verd brun, lisse ou légèrement ponctuée, ordinairement
glabre, quelquefois légèrement cotonneuse à l’extrémité des
jeunes branches stériles ; les feuilles sont très-longues, presque
linéaires, pointues, assez fermes, glabres et d’un verd foncé
en dessus , chargées en dessous d’un duvet blanc et cotonneux ,
à peine denticulées sur les bords qui sont légèrement roulés en,
dessous : les fleurs naissent avant les feuilles, et sont disposées
en chatons cylindriques de 3~4 centim. de longueur; l’axe est
pubescent , chargé de fleurs presque dès son origine, oh il
porte trois ou quatre petites feuilles pubescentes : les fleurs
mâles ont une étamine dont le filet se bifurque au milieu, et
porte deux anthères ou plutôt deux étamines soudées jusqu’au
milieu ; les femelles ont une capsule glabre, d’abord verte,
puis jaunâtre, alongée, pédicellée; les écailles florales sont
glabres, arrondies , obtuses, jaunes dans les mâles , brunes dans
les femelles. Cette belle espèce croît le long des eaux, sur les
graviers des rivières. Je la décris d’après des échantillons originaires
de l’Allemagne, et communiqués par M. Hoppe; mais
j’en ai vu des échantillons recueillis en Provence par M. Clarion.
la description de Villars me fait penser que son salix oleoe-
folia , originaire du Dauphiné , est le même que celui de
Schrank. La variété £ est originaire des Pyrénées , oh elle a été
découverte par MM. Gilet-Lamnont et Picot Lapeyrouse : elle
se distingue pâr ses feuilles extrêmement étroites ; mais elle a
d’ailleurs tous les caractères décrits plus haut. Ce saule a été
souvent confondu avec le salix rosmarinifolia Lin- , dont il
diffère par sa stature plus élevée, par ses feuilles pétiolées, ses
chatons garnis de feuilles florales à leur base, ses filamens bi—
furqués, etc.
2074. Saule à trois étamines. S a l ix triandra.
Salix triandra. Linn. spec. i 442- Lam. Fl. fr. 2.p. 225. Hoffm.
Sal. n. 7. p. 45. t. 9. f. 1. 2. t. 10. f. 3. 4- et-t. 23. f. 2. b-d.
Arbrisseau qui surpasse la hauteur d’un homme,, dont l’écorce
est glabre, d’un verd gris ou jaunâtre, quelquefois tachetée
sur les jeunes branches. Les feuilles sont ovales-lancéo-
lécs, pointues , glabres , dentées en scie, marquées de veines
disposées en réseau , portées sur un court pétiole à la base duquel
sont deux stipules arrondies, dentelées et persistantes; les chatons
paroissent après les feuilles, portent, trois à cinq feuilles à
leur base, et ne dépassent pas 4 centim. de longueur : les mâles
ont des fleurs à trois étamines, et l’axe cotonneux; dans les
femelles, l’axe est pubescent, les écailles légèrement velues,
les capsules glabres, pédicellées , assez semblables à celles du
saule blanc': on observe à la base des jeunes pousses florales ,
une touffe de poils blancs qui manque dans le saule blanc et dans
le saule jaune. Cette espèce croît au bord des fleuves , dans les
lieux sablonneux, en Dauphiné ( "Vdl.) ; en Alsace ( Mapp. ) ; sur
la rive gauche du Rhin ( Poil.) ; en Belgique (Neck. )
2075. Saule amandier. S a l ix amygdalina.
Salix amygdalina. Linn. spec. 44^. Lam. Fl. fr. 2. p. 225. Vill.
Dauph. 4• P* 7^3. j
Cet arbre est médiocre et beaucoup moins élevé que le précédent
: ses rameaux sont très-flexibles et revetus d une ecorce
noirâtre ou purpurine ; ses feuilles sont longues , lancéolées ,
dentées et très-glabres, et celles de l’extrémite des rameaux
sont garnies de stipulés embrassantes, dentées et en forme de
trapèze. Il croît dans les lieux humides; sa fructification ne m est
pas connue ; d’après £>mith, il paroit qu elle ne diffère presque
pas de celle du saule à trois etamines; Hoffmann paroit meme
disposé à réunir ces deux espèces. 2>.