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l’ovaire est libre, presque toujours simple ou multiple, ordinairement
chargé de plusieurs stigmates : à cette fleur succèdent des
péricarpes osseux ou membraneux, à une ou plusieurs loges, à
une ou plusieurs graines , et en nombre égal à celui des ovaires 3 la
graine ne renferme point de périspermej son embryon est droit,
ordinairement plane 3 la radicule est presque toujours supérieure.
* Fleurs dioïques.
C C L X X I I . S A U L E . S A L I X.
Salix. Tourn. Linn. Juss. Lam. Hoffm.
Car. Les fleurs sont dioïques ou très-rarement monoïques ,
disposées en chatons ovoïdes ou cylindriques , composés d’é-
cailles entières , uniflores, einbriquées 3 à la base de ces écailles
se trouve un corpuscule glanduleux, simple ou bifurqué, qui
entoure les organes générateurs 3 dans les mâles on trouve une
à cinq étamines ( ordinairement deux) 3 dans les femelles l’ovaire
est simple , chargé d’un style bifurqué , à deux ou quatre stigmates
: la capsule, est à une loge, à deux valves , à plusieurs
graines garnies d’aigrette 3 la radicule est inférieure.
O b s . Les saules sont des plantes ligneuses et vivaces,, dont
la grandeur varie depuis 5 centim. à 10 mètres, qui toutes
reprennent facilement de boutures et ont des feuilles entières
ou légèrement dentelées 3 les chatons sont terminaux ou latéraux
et naissent avant, après ou avec les feuilles 3 les bourgeons floraux
sont composés d’une grande écaille coriace et concave
les feuilles des saules, ainsi que celles de toutes les amentaeées.,
sont accompagnées à leur naissance de deux stipulés axillaires ,
foliacées , qui tombent quelquefois très-promptement, et alors
on dit les feuilles nues , et dans d’autres espèces persistent plus
ou moins long-temps, et alors les feuilles sont dites oreillées ou
appendiculées. Le genre des saules est l’un des plus mal connus
, parce qu’il réunit toutes les difficultés que la distinction
des plantes peut présenter : i°. ses espèces sont des arbres ,
ensorte qu’on ne peut les juger qu’imparfaitement d’après les
figures ou les herbiers 3 2°. ces arbres sont dioïques, de sorte
que la connoissance d’un seul individu ne complette pas celle
de l’espèce 3 3°. les fleurs naissent souvent à des époques différentes
des feuilles ; 4°- les feuilles offrent peu de variétés dans
leur forme et leur division 3 5°. les graines sont le plus souvent
infécondes, ensorte que la germination ne peut servir à fixer
les espèces 3 6°. ces arbres naissent facilement de bouture, cause
D E S A M E N T A C É E S. 285
fréquente de variétés j 7°. la culture dans les jardins change
entièrement leur port. D ’après ces motifs et plusieurs autres
que j’omets , on doit engager les botanistes à étudier de nouveau
ce genre difficile et important. Je me suis sur-tout attaché ,
dans la description des espèces, aux caractères qu’offrent les
chatons femelles, comme étant sujets à moins de variations que
toutes les autres parties. §,. Ier. Capsules glabres.
2071. Saule blanc. Salix alba.
Salix alba. Linn. spec. i 44g. Lam. Fl. fr. 2. p. a3i. Hoffm.
Sal. n. 6. p. 41* *• 7* ® 8. f. 2. ett. 24. f. 3.
x4mentis movoicis•
Cet arbre , dans son état naturel, s’élève jusqu’à io mètres
et se divise en rameaux nombreux et élancés 3 lorsqu’on le taille
il forme une souche épaisse souvent creusée à l’intérieur et couronnée
par quinze ou vingt branches longues et comme disposées
en ombellej l’écorce est grise, gercée, un peu rude; celle
des rameaux est lisse, verdâtre : les feuilles sont lanceolees ,
alongées, dentées en scie sur les bords, glabres en dessus ,
couvertes en dessous, sur-tout dans les pieds mâles, de poils
soyeux et couchés 3 les chatons naissent un peu après les feuilles 3
leur axe porte à sa base quatre à cinq petites feuilles entières 3
cet axe est cotonneux, sur-tout dans les mâles, long de sept
à huit centim. : les fleurs des deux sexes naissent d’ordinaire
sur des chatons distincts : dans la variété |S les mêmes chatons
portent à leur base des fleurs femelles , et a leur sommet des
fleurs mâles 3 les mâles ont deux étamines et une écaille velue
3 les femelles ont l’écaille velue, la capsule glabre, ovale-
«blongue , portée sur un court pedicelle , un peu ventrue à sa
base, terminée par quatre stigmates courts. Le saule blanc est
commun dans les bois , au bord des routes et près des villages 3
il est cultivé soit comme bois de chauffage, soit sur-tout pour
employer ses branches longues et flexibles a faire des cercles
de tonneaux, etc. Son écorce est astringente et fébrifuge comme
celle de la plupart des espèces de ce genre.
2072. Saule jaune. Salix nitellina.
Salix uitellina, Linn. speo. T | j 2• Lam. Fl. fr. 2. p. 227. Hoffm.
Sal. n. 8. p. 07. t. 11. f. 1. t. 12. f. 2. 3. ett. 24. f. 1.
Salix hippophoefolia. Thuil. Fl. par. II. 1. p. 5r4-
Cette espèce de saule, connue sous les noms d’ozier, d'ozier