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feuilles sont revêtus d’une matière visqueuse et odorante ; les
feuilles sont presque triangulaires, élargies et tronquées à la
base , pointues au sommet, inégalement crénelées , glabres et
vernissées sur leurs faces ; les chatons mâles sont grêles et chaque
fleur contient seize à vingt-deux étamines à anthères purpurines ;
les chatons femelles sont plus longs et ont les fleurs un peu écartées.
Le peuplier noir fleurit à l’entrée du printemps; son bois
sert à faire des poutres, des échalas, des planches : ses bourgeons
sont émolliens et caïmans , et entrent dans la composition de l’onguent
populeum ; le duvet des graines a été employé pour faire
du papier. La variété'$ se cultive dans les vignes; on tient sa
tige naine et on coupe ses branches pour s’en servir comme de
liens , ce qui lui a fait donner le nom impropre d’ozier blanc .î>.
2104. Peuplier pyramidal. Populus fastigiata*
Populus fastigiata. Poir. Dict. Enc. 5. p. 235. — Populuspyra—
midalis. Rozier. Dict. Agr. 7. p. 619.
Cet arbre long-temps confondu avec le peuplier noir, lui
ressemble en effet par la fleuraison et même par le feuillage;
mais il s’en distingue constamment et facilement par ses rameaux
effile's, droits, très-serrés contre la tige, ce qui donne
à l’arbre l’aspect d’une longue pyramide ; ses fleurs mâles n’ont
que douze à dix-huit étamines. Cet arbre , connu sous les noms
de peuplier d’Italie ou de Lombardie , est cultivé abondamment
depuis quelques années; on le plante le long des avenues
en ligne droite ; on le place aussi dans certains bosquets, à
cause de son port qui contraste avec celui des autres arbres. On
s’en sert encore pour aider à la dessication des marais ; comme
il croît promptement, il tire beaucoup d’humidité du sol sans
cependant lui intercepter l’air ni le soleil. La patrie de cet arbre
n’est pas encore bien connue ; le nom de peuplier turc qu’on
lui donne en Hongrie, pourroit faire présumer qu’il provient
de l’Orient.
C C L X X I Y . M Y R I C A . M Y R I C A .
Myrica. Linn, Juss. Lara. —- Gale. Tourn.
Car. Les fleurs sont dioïques, disposées en chatons ovales
composés d’écailles en forme de croissant ; les mâles ont de
quatre à six étamines sous chaque écaille; les anthères sont
grosses, à quatre valves; les femelles ont un ovaire à deux,
styles; le fruit est un petit drupe uniloculaire et monosperme.
O b s . Les fruits de ces plantes transsudent une matière cireuse
D E S A M E N T A C É E S . Oo r
et odorante qui est si abondante dans le myrica cerifera d’Amérique
, qu’on la récolte pour en fabriquer des bougies. Ce genre a
quelques rapports, par la qualité de ses sucs, avec la famille
des Térébinthacées. aio5 . Myrica gale. Myrica gale.
Myrica gale. Linn. spec. i453. Fl. dan. t. 327. Lara. Dict. 2.
p. 592. — Myrica palustris. Lara. Fl. fr. 2. p. 236.
Petit arbrisseau branchu et odorant, dont les feuilles sont
dures, oblongues, plus larges vers leur extrémité supérieure,
dentées et portées sur de très-courts pétioles; les fleurs sont
disposées sur des chatons dont les écailles sont un peu luisantes ;
les fruits sont un peu charnus et d’une odeur assez forte. 11
croît dans les lieux aquatiques et marécageux. On le trouve
abondamment à Saint-Léger près Paris, dans les dunes de la
Belgique, etc. Il fleurit au printemps et ses fleurs s’épanouissent
avant la naissance des feuilles; le nombre des pieds mâles surpasse
ordinairement de beaucoup celui des pieds femelles. On
met cette plante dans les armoires pour écarter les teignes. I>.
* * Fleurs monoïques.
C C L X X V . B O U L E A U . B E T U L A .
Betula. Tourn. Hall. Goertn. — Betulæ sp. Linn.
C a r . Les fleurs sont monoïques , disposées en chatons alongéj
et cylindriques ; les mâles ont des écailles rapprochées trois à
trois , et douze étamines placées sous l’écaille intermédiaire ; les
femelles ont des écailles à trois lobes : leur ovaire est comprimé ,
chargé de deux styles et divisé en deux loges, dont une avorte
avant la maturité ; l’enveloppe de la graine est membraneuse
sur les bords , comme celle de l’orme.
O b s . Les fleurs naissent avant les feuilles , et les écailles des
chatons femelles tombent assez facilement ; les pédoncules des
chatons sont toujours simples. 2106. Bouleau blanc. Betula alba.
Betula alba. Linn. spec. i393. Lam. Dict. i. p. 453. — Duh,
Arb. i. p. ioo. t. 39.
et. Ramis pendulis. — Betula pendula. Hoffm. Germ. 4* p.
fi. Ramis verrucosis. — Betula verrucosa. Elirh. Arb. II. 96.
y. Caule semiorgyali. — Smcl. Sib. i. t. 36. f. 2.
Le bouleau blanc est un arbre qui, dans les bons terreins , s’élève
jusqu’à 20 et 25 mètres , et qu’on distingue à son tronc blanc,
à s*>s rameaux grêles souvent pendans , formant une cîme lâche
et peu serrée ; les couches de l’épiderme du tronc sont très-nom