a rb r e de 20 à 5 o m é tré s , dont le tronc est d r o i t , cou ronné p a r
«ne c îm e assez ré gu liè re 5 dont l ’ é co rc e est c e n d r é e , u n ie ; dont
le s ram e au x sont g rê le s , un p eu pendans e t lé g è rem en t p u b e s -
c en s dans le u r jeunesse : les feu ille s sont ov ale s , un p eu dente
lé e s , lé g è rem en t p o in tu e s , d ’un v e r d g a i en d e s su s , g a rn ie s
en dessous de poils couchés sur les b o rd s e t sur les n e rvu re s ;
c e s feu ille s d ev iennent o rd in a irem en t d ’un ro u g e v i f à l ’autom
n e , et sont p urp ur ines dès leu r naissance dans la v a r ié té fi
qu ’ on cu ltiv e dans les ja rdin s sous le nom de hêtre pourpre , e t
q u ’on p rop ag e p a r g re ffe e t p a r m a rco tte s . L e h ê tr e com p o se
u n e g ran de p a r tie de nos fo r ê ts ; il se p la ît sur-tout sur le p en ch
an t des montagne s ca lca ir e s : son b o is est em p lo y é dans le
ch a r ron a g e e t p o u r fa b r iq u e r des caisses , des sabots , e tc . ; m a is
su r - to u t il est u tile com m e bois de ch au ffage : ses g r a in e s , qu ’ on
nomme faînes p r o d u i s e n t p a r exp ression l’h uile de fa înes , q u i
e st em p lo y é e p ou r la lam p e lorsqu’ elle est fra îch e , e t qui , en
v e il lis s a n t , d e v ie n t douce e t p ro p re à en tre r dans nos a lim en s .
C C L X X IX . CHATAIGNIER. C A S T AN E A .
Castanea. Tourn. Lam. Goertn. F agi sp. Linn.
Car. L e s m êm e s pied s p o r ten t des fleu rs m ale s e t des fleu rs
h e rm a p h ro d ite s ; les chatons m â le s sont c y lin d r iq u e s , t r è s -
lon g s , composés de fleurs a g g lom é ré e s çà et là , dont le p e n g o n e
e s t à six d ivis ions p ro fon d e s e t ren fe rm e c in q à v in g t étamines ;
le s fleu rs h e rm a p h ro d ite s sont réu nie s d eu x à tro is ensemb le
dans un in vo lu c re à q u a tre lob e s , h é rissé en dehors d ’ épines
dures e t rameuses ; le p é r ig on e est a d h é r e n t , à c in q ou s ix
lo b e s ; i l ren fe rm e un d u v e t ro id e d a n s le q u e l so n tc a ch é e s douze
étamines rou g e s e t a v o r té e s : l ’o v a ire est à s ix lo g e s d ispe rm e s
e t p o r te s ix s tyle s c a r t ila g in eu x ; c in q des lo g e s de l ’o v a ir e
a v o r t e n t , e t le fru it e st une n o ix u n ilo cu la ire qui ren fe rm e une
à trois g ra in e s r id é e s .
O b s . O u tre les c a ra ctè re s n om b re u x q u i d istin g u e n t ce g e n re
d e celu i d u h ê tre , il fa u t a jo u te r q u e la su b stan ce des ,g ra in es
e s t farin eu se d an s le c h â ta ig n ie r, ta n d is q u ’elle est h u ileu se d an s
le h ê tr e . 2114. Châtaignier ordinaire. Castanea 'vulgaris.
* Castanea vulgaris. Lam. Dict. 1. p. 7° 8- -D u h .e d . sec. 3. pi
65. t. ig. — Castanea vesca. Goertn. Frnct. 1. p. loi. t. 37.
f. 1. — Fagus castanea. Linn. spec. i4>6. Lam. Fl. fr. a.
p . 3 1 1 . «
D E S A M E N T A C É E S . Soy
Saliva,
y. Variegata.
Le châtaignier est un grand arbre dont les rameaux sont longs
et très-élalés , dont l’écorce est unie et grisâtre , et dont le tronc
acquiert un diamètre considérable (1) et se creuse ordinairement
à l’intérieur dans sa vieillesse; ses feuilles sont oblongues , pointues,
fermes, glabres, bordées de dentelures en scie écartées
et assez saillantes; les chatons mâles ont une odeur pénétrante.
Cet arbre croît sur le penchant des coteaux et des montagnes ,
dans les terreins légers. La variété y a les feuilles panachées; la
variété fi , qu on désigné sous le nom impropre de maronnier,
se distingue par la grosseur et la douceur de ses fruits qu’on
nomme marrons , et qu’on mange soit bouillis, soit rôtis , soit
confis. Le nombre naturel des graines est de trois dans chaque
coque, mais il en avorte souvent une ou deux, et la nourriture
destinée à ces trois graines se jetant sur une ou sur deux,
les rend plus grosses et plus savoureuses. La châtaigne, soit
fraîche, soit desséchée au moyen du feu, soit réduite en farine,
sert d’aliment habituel aux habitans des Cévennes , du
Périgord, du Limousin et de l’isle de Corse; elle est aussi d’un
grand usage dans les Alpes et les montagnes voisines de Lyon.
On en distingue plusieurs variétés de grosseur et de saveur ;
telles sont la corive , qui est petite et qu’on préfère pour dessécher
; la ganiaude et Yégalade , remarquables par leur grosseur ;
le marron proprement d it , quin’a ordinairement qu’unegraine
dans chaque coque, etc. Voyez pour les détails, la nouvelle
édition des Arbres et Arbustes de Duhamel, vol. 5 , p. 6 5 - le
Traité de la Châtaigne, de Parmentier; les Mémoires deDes-
marets, dans le Journal de Physique de 1771 et 1772 , etc.
C C L X X X . C O U D R I E R . CORYLUS.
Corylus. Tourn. Linn. Jnss. Lam. Goertn.
C a r . Les fleurs sont monoïques ; les chatons mâles sont cylindriques
, pendans , composés d’écailles rhomboïdales à trois
lobes , dont celui du milieu couvre les deux autres , de huit étamines
insérées à la base des écailles, et dont l’anthère n’a qu’une
loge; les fleurs femelles naissent plusieurs ensemble dans un
(1) On cite le châtaignier du Mont-Etna, connu sous nom de châtaignier
des cent chevaux, qui a 160 pieds de circonférence , mais qui paroît compose
de plusieurs arbres greffés ensemble par approshe.
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