2080. Saule fragile. Salix fragilis.
Salix decipiens. Iioffm. Sal. n. 1 5. p. 9. t. 3 i . — Salix fragilis»
Vill. Dauph. 4- P- 761. Wùoci. Med. Bot. 3. t. 198. — Salix
fragilis , var. Linn. spec. t 44"^ -
Ce petit arbre ressemble assez au saule à cinq étamines,
mais ses feuilles et ses jeunes pousses n’ont aucune viscosité ;
ses rameaux sont nombreux, assez étalés , fragiles à leur articulation
; ses feuilles sont oblongues-lancéolées, dentelées en
scie , glabres à l’exception de quelques poils qu’elles portent à
leur naissance , d’un verd à-peu-près égal sur les deux surfaces t
les inférieures de chaque pousse sont plus petites et plus obtuses.
Les fleurs naissent après les feuilles, en chatons cylindriques,
longs de 6-7 cenlim. ; le pédoncule est glabre ou
pubescent, égal à la longueur du chaton, et porte trois à cinq
feuilles , dont la supérieure est presque deux fois plus longue que
les autres ; l ’axe du chaton est velu ; les écailles sont oblongues ,
glabres ou pubescentes; les étamines sont au nombre de deux,
ou rarement trois; les capsules sont alongées, pédicellées , absolument
glabres. Ce saule croît au bord des fleuves et des ruisseaux
, aux environs de Paris ; d’Abbeville ; dans le Jura ; les
Alpes du Dauphiné, etc. 2081. Saule en herbe. Salix herbacea.
Salix herbacea. Linn. Fl. lapp. t. 7. f. 3. 4- et t. 8. f. H. Hoffm.
Sal. n. 12. p. ^4- t-ao- f- t -4- — Salix retusa, jt. Lam. Fl. fr.
a.-p. 22g.
Ce sous-arbrisseau est le plus petit de toutes les plantes ligneuses
, si l’on ne considère que la portion visible hors de
terre ; mais la partie la plus considérable est souvent cachée
sous le sol : une souche souterraine, ligneuse, longue de 1-2
décim., et peut-être davantage, couverte d’une écorce brune,
émet des rameaux grêles, nombreux, qui tendent tous a s’élever
à la surface du sol ; chacun d’eux ne laisse sortir de terre
que la jeune pousse de l’année : celle-ci porte deux feuilles
glabres, arrondies, dentelées, et semble être la plante toute
entière. Dans les lieux pierreux et où le sol ne s’élève pas
chaque année, la souche primitive rampe à la surface du sol,
èt pousse des rameaux courts et tortueux ; d’entre les deux
feuilles qui terminent chaque rameau, on voit sortir un petit
chaton de trois à huit fleurs ; les écailles sont légèrement pu-
bescentes dans les mâles , et glabres dans les femelles; les capsules
sont grandes , ovoïdes, pointues , souvent rougeâtres ,
absolument
absolument glabres. Cette plante croît sur les Hautes-Alpes ,
et se plaît sur-tout dans les pelouses les plus élevées; elle peut
servir à mesurer l’exhaussement local, produit par le terreau
que forment les débris des végétaux. j>.
2082. Saule émoussé. Salix retusa.
Salix retusa. Linn. spec. 1 I Î j Î Vill. Dauph. 4. p. 772. — Salix
serpillifolia. Scop. Gara. n. 1207. t. 61. — Salix retusa, a.
Lam. Fl. fr. 2. p. 22g.
Ce saule a une souche épaisse, ligneuse, tortue, rampante,
tantôt divisée en jets courts et rapprochés, tantôt alongée eu
jets couchés, garnie d’une écorce rougeâtre ou brune, toujours
glabre; ses feuilles sont absolument glabres, entières sur
les bords, marquées de veines qui s’écartent de la nervure du
milieu sous un angle très-aigu , ordinairement obtuses et comme
tronquées , quelquefois échancréesaüsommet, quelquefois pointues
: le même individu réunit parfois ces trois formes de feuilles.
Les chatons sont nombreux , naissent après les feuilles, et renferment
de six à douze fleurs ; les écailles des mâles sont ci- /
liées, celles des femelles absolument glabres , ainsi que la
capsule , laquelle est plus petite que dans le saule en herbe, j,- fl
croît dans les montagnes des Alpes, du Jura, des Pyrénées,
de l’Auvergne , etc. On le trouve quelquefois mêlé avec le saxde
en herbe; mais il descend plus bas que lui dans les vallées.
§. II. Capsules 'velues.
2083. Saule réticulé. Salix reticulata.
Salix reticulata. Linn. spec. 144®• Hoffm- Sai. n. i 3. t. 25. 26.
et2y. — Linn. Fl. lapp. t. 7. f. r. 2. t. 8. f. 1.
fi, Foliis utri-uque lanatis.
Cette espèce ressemble un peu , par son port, au saule émoussé :
une souche ligneuse , épaisse, brune, tortueuse, rampe à la
surface du sol, et pousse des rameaux courts et rabougris; les
feuilles sont placées à l ’extrémité des branches, portées suides
pétioles longs et rougeâtres, ovales-arrondies, obtuses ou
même échancrées au sommet, d’une consistance coriace, glabres
et d’un verd foncé en dessus ; leur surface inférieure porte à sa
naissance un duvet long et soyeux qui tombe bientôt, et alors
cette surface est glabre, blanche et marquée de nervures en
réseau. Dans la variété /3 , que j’ai observée dans les Alpes, à
l’Allée-blanche, le duvet couvre les deux surfaces delà feuille,
Tome I I f o T