naissent avant les feuilles, sont presque entièrement sessîîes,
courts, ovales et munis à leur base de deux à trois bractées foliacées
; les écailles sont brunes , obtuses , velues; dans les mâles
chacune d’elles protège deux étamines glabres et de couleur
jaune; dans les femelles les capsules sont serrées , presque ses-
siles , couvertes entièrement d’un coton blanc et soyeux: les
feuilles sont éparses, oblongues ou ovales, très-velues à leur
naissance, puis glabres en dessus , glauques et pubescentes en
dessous, entières ou légèrement dentelées. Cette espèce croît
abondamment dans les vallons humides des dunes de la Belgique
et de la Hollande, où je l’ai trouvée en fleur au milieu du printemps
; on la retrouve aux marais de Saint-Léger près Paris
( Thuil.); sur leMont-Vizo et le Queyras (Vill. )?
2093. Saule déprimé. Salix depressa.
Salix depressa. Hoffra. Sal. n. 10. p. 63.. t. i 5 et 16. — S (dix
repens. Vill. Dauph.. 4- P- 763. t. 5o. f. 10.
Cette espèce forme un petit arbrisseau couché , rameux, à
écorce brune dans le bas, pubescente vers le sommet ; les feuilles
sont entières sur les bords , ovales-oblongues , glabres en dessus
au moins à leur développement complet, recouvertes en dessous
de poils blancs , soyeux , couchés et luisans ; les ehatons mâles
naissent un peu avant les feuilles et ne porteut à leur base que
deux à trois écailles foliacées , peu développées1; ils sont presque
sessiles , ovales-oblongs ; leurs écailles sont brunes , un peu velues
et protègent deux étamines glabres à leur base ; les chatons
femelles naissent en même temps que les feuilles ; ils sont portés
sur un pédicelle pubescent long de 2 centim. et garni de trois à
cinq feuilles semblables à celles de la tige : les capsules sont dès
leur jeunesse portées sur un pédicelle de la longueur de l’écaille;
elles sont un peu lâches, pubescentes sur-tout dans leur jeunesse
, mais jamais cotonneuses comme celles des espèces voisines.
Cette espèce fleurit au printemps et fructifie à l’entrée de
l’été ; on la trouve à Saint-Léger près le marais des Planets ;
dans.les vallées des dunes de la Belgique; sur la montagne de
Bayard près Gap (Vill.). i>.
2094. Saule bleuâtre. Salix cæsia.
Salix cæsia. Vill. Dauph. 4. P- 768. t. 5o. f. 11, Schl. Cent,
exs. n. 99.
Ce saule s’élève peu au-delà d’un mètre ; sa tige est divisée
en rameaux courts et nombreux, revêtue d’une écorce lisse , glabre
, d’un gris rougeâtre sur le tronc, verte sur les jeunes pousses ;
ses feuilles sont glabres , ovales-Iancéolées , absolument entières ,
d’un verd glauque ou bleuâtre en dessous; les chatons naissent
après les feuilles ; ils sont petits, elliptiques, portés sur des pé-
dicelles pubescens sur lesquels naissent quatre à cinq feuilles
étroites et quelquefois légèrement pubescentes. Je n’ai point vu ,
les fleurs mâles; dans les femelles on observe des écailles ovales^
obtuses, jaunes et presque glabres ries capsules, avant leur maturité
, sont trois fois plus longues que les écailles , elliptiques,
pointues, couvertes dé poils couehé's et soyeux. Cet arbrisseau
croît le long des ruisseaux danslès Alpessur le Laularet ( Vill. );
au Mont-Enzeindàz ( Schl. )’ : il ressemble beaucoup au saule
arbuste , dont il diffère par ses feuilles entières et glabres , son
écorce plus griseses écailles jaunâtres peu velues et sa tige plus
rameuse. 2095. Saule arbuste.. Salix arBuscula.
Salix arbuscula. Linn. spec. 144-^ ■ Fl- laPE- 8*£. E. Lam. Fl.
fi. 2. p. 225. non Vill. Ail.
Ce saule forme un très-petit arbrisseau peu rameux>à écorce
glabre , brune, un peu lisse, à féuilles ovales., très—légèrement
dentées en scie,.glabres en dessus , garnies en dessous dèquelques-
poils couchés qui les font paroître glauques , remarquables par
leur consistance mince et demi-transparente ; les chatons naissent
peu après les feuilles et sont portés sur un pédoncule velu , garni
de quelques feuilles florales, semblables à celles de la tige; ces
chatons sont ovales ou oblongs , de 1—3 centim. de longueur t
les écailles sont brunes ou rousses, garnies de longs poils soyeux
sur-tout dans les chatons mâles; les étamines sont très-longues,
de couleur jaune et au nombre de deux sous chaque écaillé ;
les capsules sont blanches , lanceolees , pointues , couvertes d un
duvet couché:, blanc et soyeux; le stylé est long et se divise
vers le sommet en deux stigmates souvent eux-mêmes bifur-
qués. Je décris celte espèce d’après des échantillons, recueillis
dans les Alpes de Saltzbourg , et je l’indique en Fiance d’après
l’autorité de Gérard , qui dit 1 avoir trouvée dans tés valiees humides
des Alpes provençales. La. plante indiquée par Villars ,
Allioni et Haller , ne peut appartenir à notre espèce , puisqu’elle
a des capsules glabres, tandis que l’espèce de Linné et la nôtre
a les- capsules velues.