écailles, selonGoertner, portent sur le dos un appendice membraneux
en forme de stipule, et leurs cotylédons se divisent
chacun en deux à trois lobes. Cet arbre croît dans les montagnes
des Vosges j du Dauphiné; de la Provence; des Pyrénées, etc.
T^oy'cz l’article suivant cjuant a ses usages.
11. Sapin. — Pointe des cônes dirigée vers le
ciel; feuilles déjetées sur deux rangs.
2005. Sapin en peigne. Abies pectinata.
Pinus picea. Linn. spec. i 420' — Pinus pectinatus. Lam. Fl.
fr. 2. p. Cam. Epit. et 49* 1®*
Cet arbre, connu dans toute la France sous le nom de sapin,
est presque aussi élevé que le précédent, auquel il ressemble
beaucoup par son port; mais ses feuilles sont planes, blanchâtres
en dessous , obtuses ou échancrées au sommet, et de-
jetées de côté et d’autre sur deux rangées, ce qui donne aux
branches l’aspect d’une feuille pennée : la pointe des cônes est
dirigée vers le ciel; leurs écailles sont, d’après Goertner, dépourvues
de l’appendice membraneux qu’on trouve sur celles
du sapin élevé , et leurs cotylédons se divisent ordinairement
chacun en quatre lobes. j>. Cet arbre croît danstoutesdes montagnes
élevées; il aime, ainsi que le précédent, les lieux pierreux,
froids et découverts : le tronc de ces deux arbres fournit
des poutres et des planches que leur longueur et leur rectitude
rendent précieuses. Leur suc résineux, qui suinte entré le bois
et l’écorce , est récolté sous les noms de poix de Bourgogne,
de poix-résine, de galipot, de térébenthine de Strasbourg ,
etc. On l’emploie comme gaudron ; il entre dans la fabrication
des vernis, produit la colophane, passe pour vulnéraire ,
balsamique, diurétique et purgatif : les jeunes pousses de ces
deux arbres, connues en pharmacie sous le nom de bourgeons
de sapin, sont vantées dans les affections scorbutiques , les
maux de poitrine , etc.
C C L X V I I I . M É L È Z E . L A R I X.
Larix. Tourn. — Abietis sp. Jass. Lam. — Pinisp. Linn.
Car. Les mélèzes diffèrent des pins et des sapins, par leurs
cotylédons simples et non lobés, par leurs cônes latéraux et
non terminaux, par leurs feuilles caduques, réunies en touffe
à leur naissance, puis solitaires après 1 alongement des jeunes
pousses : ils se distinguent en particulier des pins par leurs chatons
mâles solitaires, et les écailles de leur cône minces et non
épaissies au sommet; des sapins, p^ree qu’à l’époque de la
fleuraison les écailles du chaton femelle se terminent par une
pointe due au prolongement de la nervure longitudinale.
Obs. Tandis que dans tous les arbres connus , les bourgeons
supérieurs de chaque branche sont les premiers qui se développent
au printemps; dans le mélèze, au contraire, les bourgeons
inférieurs sont les premiers à se développer. Celte anomalie
tient probablement à ce que leur écorce étant dépourvue
de pores corticaux sur les jeunes pousses , et ne pouvant par
conséquent absorber l ’humidité de l’atmosphère, les bourgeons
doivent se développer, selon le cours dè la sève, de bas en
haut; tandis que dans les arbres dont la jeune écorce, munie
de pores, absorbe l’humidité de Pair, la première nourriture
et le premier développement vont de haut en bas.
2064. Mélèze d'Europe. Larix Europoea.
Abies larix. Lam. IUnstr. t. 785. f. 2. — Pinus larix. Linir.
spec. ni 42o*— Larix Europoea. Hort. Paris.— Tourn. Instu
t. 357. — Blakw. t. 457.
Le mélèze est un arbre droit, haut de i 5 - 2 o mètres et plus ,,
à rameaux courts, à bois rouge et compact; seul de tous les
arbres conifères , il perd ses feuilles pendant l’hiver 1 celles-ci
sont linéaires ,, pointues, molles , d’un verd clair ; elles sortent
des bourgeons écailleux en faisceaux très-fournis , et semblent
par là se rapprocher du feuillage des pins; mais bientôt le jeune-
rameau s’alonge , et les feuilles paroissenit solitaires, disposées en
double spirale. Lesfleurs mâles naissent de bourgeons dépourvus,
de feuilles , et les fleurs femelles sortent de bourgeons qui portent
en même temps des feuilles t les premières forment u»
chaton ovoïde et jaunâtre; les secondes sont disposées en ua
cône ovoïde , d’un beau rouge à l’époque de la fleuraison, composé
d’écailles obtuses, et dont la nervure se prolonge en
pointe acérée et caduque. î>. Cet arbre croît dans les Hautes-
Alpes , auprès des glaciers, et ordinairement au-dessus de la
région des autres arbres. Son bois rouge et presque incorruptible
, est employé pour construire des vaisseaux et pour fabriquer
des canaux et des digues : il en découle une térébenthine
plus âcre que celle du sapin. On en voit suinter, de temps en
temps, des gouttelettes d’une espèce de manne, connue sous
le nom de manne de Briançon.
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