C H A P I T R E II.
Traversée- du Havre aux tlês Çadaties : séjaur à Ténérîffe.
[Du 19 Octobre au 13 Novérnbre,. ^,8qo. ]
Le tp që-tobre au matin, ies .vents et la marée nomSiétant fay,o-
rabies;,tl,oMre.;(Ie: .<Iépart fut donné îpDursIes deux vais§eaüx‘; la
frégate Américaine le Portsmouth, reportant aux États-Unisdes ambassadeurs
qui venoient de conclure la paix», sortoifravec nous. A
neuf,heures, nQus, passfeons. devant la tour 4ç François I.er; une
musique nombreuse en occuppit le sommet,-et faisoît< entendre le
chant du départ : un peuple immense, accouru de‘tous les .entons,
cpuvroit-Ite rfvage; du g^ste-tet de la voix,.chacun des>§pectatëurs
ifous adressoit' ses derniers adieux et s^Si-Voeuxt tous, à" l’envi,
sembloientfnous dire : « Ah .^missiez-vous,, moins malheureux que
» M arion,-fSuRVïLLE, ^AiNiîrALLOUARN, L a PÉit^psi et
» D eçttrecasteaux^ être 'rendus- un. jour.a.votre patrie,;à la
»reconnoissance.de .vos .cohcitoyérffJ^J/L
i A dix heures, nous étions hors 44â<jetées.> npü) Embarquâmes
nos poudres, et forçant 4e voiles vers laXégate Anglor$€laJpfo'sé$t£,
qui, crpisoit devant J e port )/nousMo*nânies ' çdmm uni catiéh~?de
nos sauf-conduits.à I’oflicier qui la commandoi v^ïpôfeüivîfnes
notre route.;
Le Jla diminution des Jmimes qti,e‘-n@us. avions continuellement
éprouvées dans la Manche, et l’ascensi&ift du thermomètre^
nous* indiquoient assez que nous marchions vers des climats plus
chauds ; la température- s étoit progressivement élevée’de 8 a J 2X
nous étions alors “dans le golfe de Gascogne, presque sOus le d'à-’
rallèle de Bordeaux.,. ;
Le. 27 à midi) nous nousestimions par la latitude du cap Fini§-
tère, qui forme, comme ojr sait, la pointe la plus pçcidentale de
l’Espagne et de f Europe continentale.
Bientôt.nous nôjis. trouvâmes pat le trayets de cette Lusitanie,
dont l’élégant^et, sensible^antséurideTélémaque sut;consacrer, avec
tantjd eloquenfeejçt detolarm^ leXônheur ,et la-fécondité. Le .ciel
éüpît pluLpur/Jes- flots - pïuslGalmeS) la température plus douce ,
plps salutaire.; en up m o t/to u t âÊmhiwflIhîleunir pour nouis rappeler
rfgj.riaîis1 tableaux 4e FÉNÉLQNlffLé thermomètre, dès-lors,
ptpitijL j J f n L baromètfè) -depuis notre départ du Hâvfë,, s’étoit
progressivement abaiss^d'e 2 1 igfré.àijjiffneflsk, soutenoit. plus qu’à
Ui/LeiL^bLh^tu^^dé^àssàmes' là hauteur du défcmttj cfk. G ibraltar.
Tout le .restfj du ;jdur lend!emain.,^pdus|o©ntirîuâmes\à pro-
longerdésLôtes d’Afrique, à la di&tance^de/oija.quaiité'lieuesLiiviron.
-j Enfin', le^.^move-mbrOeà^fr'ÎJ^u^st/dni.s^Hr, noujheufriés la
vueJJ-ifesirée du. pie de Teïde, le mont Nivama des^ anciens. Au
miliend^jfesjde Palma, delFèraqJdevGoméseM l’Quest}; deicélles
de Cânarie,, dplTortavériturefetld©'Làncerôté, à J’Esfj .s’efrve,cette
ppintëfsr, fameusd!,. connue /mis 'Je nom dé‘ Pio>.de IXenériffe. Sa
ikrg^lÿa§e 'MÔn-alofsfvJuéèhpar Jê^'Xuàgèsfl tandis que là. cime,
éeJ^f^^pâf' Jes* .derniers /rayon s du ',so 1 ejfésdplèsjhojt majdstûeu-
sçment au-desMst-Xeux. Cette montagne, sans doLte^mek pas la
plus haute dunglqbe, mpae J’ontsirçpSté sbLVené^deslwbyage'urs
tgop en t h ous ia%efô u tfq pi |gn ©ràiW ; ? elle. nàjp aslpn effet, ptusidè
2.P00 toise.seàu-dessus du niveau de ja nier, et par conséquent elle
jgieèffe; en Europe, au Mont-Blanc, J;plusieurs montagnes de la
Suède, de la Npnvègë, et en Amérique, a dix du douze pitons des
Andes*,» dont quelqôesfûnsà;ted's-tq«e/ fA d ti^ h à /J e jS hiinbbraço,
la surpassent de plus Jlunftîèrsien’hâùtéjj-i;,; mais, .il'feut l’avouer,
^isolement dej'èç/îpiQ- au, miliefflpldeé mer^ida'présence/Ides/îles
fameuses qu’il ' annoffcejau j^m,vt,|^s;^spV>^B®sLqu’il ràppelleîoies
grandes Catastrbpftës)cju’il proclame, et dontfil^stduh-même. un
prodigieux/éffet ,*||toùt. «m co u rt p&lui donner, >tiire/> importance
que ne sauroient avoir les autres montagnes Hh/gl ô n è /fi