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 C H A P I T R E   XV. 
 Terre  Napoléon, 
 [Du  Mars  au 8 Mai  1802.] 
 O n  comprend  généralement  sous  le  nom  éèr'Câiedu  S .  èt ^du  
 S .  O .  de  la  Nouvelle-Hollande,  toute  'lap o r tion   de  «ë* continent  
 qui  prolonge  jusquau'39ƒ degré Sud, et-qui du’d ^ a .lp 
 développé  dans  l’Est  jusqu’au-delà  'du  i 44 -e  degré  de  long^üde  
 Orientale,  formant  aliter comme'  une  -immense  écharpe  dt  S  feu  
 900  lieues de longueur,  dôrît les deux eXfrérnites  viennent%e rattacher  
 d’une  part  au  cap Leuwin  à^POuest,  et de faütré  a'ü profrton-  
 toire  de’Wilson vers  le  Sud. 
 D e  ce  grand espace,  la  partie' soûle  qui  dûcàp  Leuwin-s^fend  
 aux îlès$.*-Pierre et S:‘-François,  ét-oirconnue4ofs  de notrç  départ  
 d’Europe.  Découverte  par  les Hollandois en  16 al#it  été,  
 dans  ces  derniers  temps",  visitée  par  V a n c o u v e r   eï-sur^oWplr  
 D entrecàste auI: ; mais ce  dernier navigateur n’ayant pu  lui-meiie  
 s'avancer, au-delà des  îles  S.*-Pierré  et  Sd-Frâri^êïV,  qüi^îdMïent  la  
 limite  orientale  de  la  terre  de  Nuyis ,'et'tes" AnglÔi§  n a y à^m s   
 porté vers le Sud  leurs  recherches  plus  loin  que  le  port Western,  
 il  eh  résultoit  que  toute  la  portion  comprise - entre  ce  '‘dernier  
 point  et  la  terre  de  Nuyts  étoit  encbré  inconnue  aûa®^6ihlnt  
 où nous arrivions sur ces rivages ;  et  comme  il  ne  sagissoit  de'rien  
 moins  que  de  résoudre, par cettereconndissàhce,  le  probleiiîèpfe  
 l’intégrité  de  la Nouvelle-Hollande *  et  celui  de  la  présence'  Ile  
 l’absence  de  toute  grande  rivière  sur  ce  vaste  Continent,  chacun  
 de  nous  sentit  redoubler  son  courage  et  son  zèle. 
 Le; 30  mars,  à  la  pointe  du  jour,  nous  portâmes  sur  là  ferre,  
 que  nous  atteignîmes  bientôt.  Un  grand  Éàp ,  qui  fut  appel^-éT^?  
 Richelieu,  se  projette  en  avant  ,  et  forme  l’entrée  d’unefmaie 
 A U X   TERRES  AUSTRALES. 3 1 7 
 profonde , ■ que nous nommâmes Baie Talleyrmd.  Sûr laacête  orientale  
 de  cette  baie ,  et  presqp#vers  #on'fondv$e  trouve  un  port,  
 dont  on  distinguo it  asspz  bien  les  contours  du  haut  des  mâts :  
 nous  le’  dési^iâ^raê^^ous'te  tiom  de  '$ $ $ ;  Début ;  ms\s  ayant  
 appris  dans  la 1 suite  qu’il  avpÜt  été-  reconnu  plus  en  détail  par  le  
 brick  Angfois  tèe  Lady  Ndsem., - e t  qu’il  âvph  .-été: nommé  Port  
 Philipp,  nous  lui  çonsefvéron3  avec’ d’autant  plus/4e  plaisir  ce  
 dernier nom,  qu’il  rappelle celui  du fondateur $  untrcolonie  .dans  
 laquelle  nous  .avons  trc^é^de^se cours--si  généreux et^r>puissan§-*’ 
 A   trois'- hemfe^^-nçlùy étions]fpar  IjÉtetravers  d’un'groë  cap,  qui  
 gît  par 5318  “de  latitude  èfcji/410  4-9  >  nous*. le.  îiommâmesI*"- !  
 Cafi.Stfffren.  Les  terres  sur  ce  point  sont  assez->hauçes ; mais-?gîtes  (4 
 s’élèvent davantage;.encore  en  se  rapprochant d u   ,Mareng,o,/oiùj  (a). 
 nous  te-nninâmes' n^s ;relè vemens.. 
 Le  3 1 ,  dès  te' pointe  niuijQur,  nous  savions  rallié, 1a  terre.  Le  
 çiei  était  pur  et-  sgie-hu;  la  mer  belle,  et.'dos'--vents  tnous  étcuent  
 tevorabteÿr tant  de  (circonstances  heureuses,  ppus  permirent  de  
 ranger- la  je ôte - deitrès-prèsi,  et  de' donner  à  nos  opérations g é o graphiques  
 un grand âtgfé.d’exactitudes-* Toute la  portion dejterre  
 qui,  du  cap Marengo,îse‘ prolonge à  l’.Onest, jusqu'au  cap  Desaix,  
 dans-  un  espace-  de  a 2.  millesr environ,  est' yrès;,- haute,  e t   le  cap  
 Dl&aix  lui-même1-èst  bien  boisédf mais  à  ce  dernier  point  l’aspect  
 de  la ; Nouvelle-Hol lande  change  tout-à-coup ;  ce n-esrpli^ qu’une  
 immense  tetelsé.taillée  par-tout  à  pic,  d’une-jcouleur  grispvQjai jaunâtre  
 ,  sans  aucune-trace  de .végétation  ou  >de  verdure,  .et  qui,  
 formant une fouie de petitsoaps  et  de petites anses  pemprofondes,  
 se  dessine  danste fointetù  comme une longue suite  de  fortifications  
 régulièresy  o u ,  plus  exactement  peutrètre j'spmme  cette muraille  
 gigantesque  qui-.séparé  te  Chine  de  ià   Tsartarie.  Le   -cap  
 la  hauteur  duquel  nous-^étions  à  midi,  est  remarquable  par  .-une  
 chaîne  de  -roches  quiîFsë  ffortsf  très-avant  au  large.  Plns.ÿfoin,  
 nous  découvrîmes  une  portion  de*>tejfre  qui-semhloit  détachée  de