les rivières. On ne connaît pas les,retraites de ce poisson
dans le fond de l’Océan. 11 est remarquable que les pêcheurs
qui vont au large, soit en traînant leurs filetsÉ soit en
se laissant dériver avec eux, prennent très-rarement des
saumons. Ces animaux ne mordent pas non plus aux appâts
des lignes de fond. Cependant on cite des observations
qui prouvent que ces poissons fréquentent les bords de la
mer, puisqu’on les prend quelquefois dans les mares que
la mer forme en se retirant. On en voit échoués sur le
sable après de gros temps; enfin on en trouve dans les
parcs tendus à la côte. Je ne m’étonnerais pas que les’habitudes
des saumons n’aient quelque analogie-%vec celles
des truites, et qu’une fois entrés dans la nier,* ces poissons
n’aiment à se retirer dans des grands, trous creusés
le long de la côte, ainsi que nos truites, le font dans
toutes les rivières. Cest au moment où le saumon remonte
avec ardeur dans les fleuves., pressé, par, le besoin. «L’y
frayer, que Ton en fait partout une pêche ;qui dans quelques
lieux est très-abondante. L’espèeeraffectionné| certaines^
côtes ou certaines eaux5 ainsi elle entre abondamment
dans la Somme, tandis qu’il n’en paraît que des
individus isolés dans la Seine* Comme ceux-ci ne sont pas
arrêtés à l’embouchure de ce fleuve par des filets, ils y
remontent assez haut. J’en ai pêché un, long de/trois
pieds et demi, à Argenteuil près .de Paris. On en-^a. vus
beaucoup plus loin, èar il est certain qu’on en a pris dans
la Seine à la hauteur de Provins. Je trouve dans les
notes de Noël qu’on a pêché auprès de Caudebec: un
saumon du poids de quatre-vingts livres. Le même naturaliste
dit que le sâfimon entre quelquefois dans la Marne.
La Loire nourrit un grand nombre de saumons. Ils se distribuent
dans les différents affluents de ce grand fleuve.
J’ai tout lieu de croire que l’on désigne dans les centre de
la France,-sous le nom de Tacon, de jeunes saumons
qùi .ont encore la livrée de leur jeune âge. A u Pont-de-
Cé près d’Angers, il y a des pêches régulières productives
de cette espèce*?de> poisson. Il pénétrait autrefois dans
toutes, les petites rivières qui viennent se rendre à la mer
sur les; côtes de Bretagne., surtout dans le Blavet et à
Chateauliri. Dans le .siècle; dernier les produits de ces
pêches* étaient un revenu considérable pour le gouvernement
.deroette province.. Des barrages nécessités par certains!
travaux hydrauliques ont ferme ces rivières, et
depuis,*vie®.Saumons ont cessé de se présenter sur le.s
côtes et» aussi grande abondance. C’est une perte véritable
pour.de pays.- ÉlifÉi |Épif§ |
. Cette migration instinctive des saumons pour passer de
la mer, dans les fleuves, leur fait franchir non-seulement
les piégés qu’on leur’a tendus ^ mais des chutes d eau assez
élevées. On cite?le Saut du saumon dans le comté de
Pembroke, où la rivière du Zing tombe perpendiculairement
et de très-haut; dans la- mer. Le voyageur s’arrête
souventjtpour admirer la forcent l’adresse avec laquelle les
s a u m o n s franchissent la cataracte pour passer de la mer
dans la rivière.. * • - » ‘
, II;y s, d e u x autres sauts très-renommés en Irlande, l’un
à Leixlif, l’autre à Bally Shannon. Les pêches qu’on fait en
cetendroèt sont trèsqproduetïves. On prétend meme que
si o n les interrompait, le nombre des poissons augmenterait
sensiblement et qu’on en prendrait de beaucoup plus
grands. Twess. observe que pendant les guerres de 1641
la pêche du èaumon fut suspendue $ elle ne recommença