CHAPITRE V il.
Des Ombres (T h p n a lu s).
On doit à M. Cuvier l’établissement du genre Thymale.
Il l’a caractérisé par la petitesse de la bouche, fendue en
travers Sous le museau; des petites dents coniques' et sur
un seul rang, existent aux mâchoires, sur le chevron du
vomer et sur le devant des palatins ' les viscères ressemblent
à ceux des Truites. J’ai été frappé de la grandeur
de la vessie natatoire qui communique avec l’oesophâge
par un très-petit conduit.
La forme du~corps est élégante; la hauteuv eLla longueur
de la dorsale, très-agréablement variées,' ajoutent
encore à l’élégance de ces poissons1". ’’O*est une des - plus
jolies espèces'Tle Salmônoïdes européens qu’dn aime-à
voir nager dans les eaux limpides qu’il préfère.
M. Cuvier, e t tous les ichthyologistes qui l’ont précédé,
n’ont reconnu qu’üné seule espèce dans* dé genre, et ce-1
pendant iLest facile d’en distinguer au moins trois en Eu1
rope, en Taisant attention au caractère singulier de la
distribution dés éèkfiles sous lès parties inférieures dé la
gorgé et de l’abdomen. L’espèce qui se trouve dans le midi
ou dans l’est de la France, dans le lac de Genève, dans
le lac Majeur, a tout le .corps couvert de petites écailles ;
c’est avec peine que Tontrouve une trace de* nu an-des*
sous des nageoires pectorales, tandis qu’une autres espèce;
que j’ai rencontrée fréquemment sur le marché de Berlin,
a sous la gorge une plaque entièrement nue. Nous en
avons reçu une troisième des eaux douces de la Russie
qui a le Rentre nu dans toute salongueur. Enfin, l’on peut
en .distinguetir.d’autres encore, à cause de la hauteur de la
dorsale.
Les eaux douces de l’Amérique septentrionale eu nourrissent
aussi . des .espèces différentes de celles d Europe ;
car. j’en ai.reçu une du lac Ontario, que je ne vois pas
signalée dans l’ouvrage de M.Dekay. ni dans celui de
M. Storeæ, et qui estfort différente du trèSfjoli poisson déc
r i â t figuré par ^ d o c te u r Richardson sous le nom de
T^hymctlu& signifer. (J|fist au moyen des matériaux de la
collection du Muséum d’histoire naturelle que je suis
arrivé" à ces déterminations.
Il est assez curieux, que le-caractère remarquable qu offre
Je nu desparties inférieures, ait échappé à.mes prédécesseurs,
Enfin, je placerai à la suitq, du genre un singulier
poisson de la Russie qui mg parpt~ressembler sans aucun
dont! ’^hymafes par la for pie d<^jfa bouche, mais qui
n’en,a point, il fauMbigp le, dire, ni la dorsale ni les,
écailles. En examinant lés caracterèll que l’e 't'hymalus
signijer de Richardson nous offre et cepx de ce singulier
pdîsèbn d ^ la 'Èm^ie, les Zoologistes se cfôfivaincroiit que
les deux;,ge&prves des Thymales e t des Truites spnt beaucoup
moins distincts - qu’on nèlïg'çloirait," pafTexâmen ou par
la seule comparaison d’un Thymale ordîïianê à uné* dé
n.ps^ Truites. En France*, êgs poissons sont connus sous le
nom d’Ombres. Lies Anglais les Rappellent Grayling, tiré
très-probablement de sa couleur, grise ou cendrée, qui lui
a valu son nom le plus commun en Allemàgne-, celui de
Asch où dé Æsehe,, plus ou moins modifié dans les
différentes provinces-. Gomme votons- cès, auteurs ont cru