CHAPITRE XIY.
Du genrex O dontognathe.
Le genre Odontognathe «a été_^établi par. Lacépède
d’après un poisson, que le Muséum d ’histoife naturelle
avait reçu de Cayeiïne par“ l’un de ses voyageurs-naturalistes,
feu 'Leblond. Les ddées systématiques -que cet
illustre naturaliste s’était'faite sur-tes poissons, l’on*t •empêché
de^aisir les véritables rapports de ce;îcurieux poisson,
qui méritait bien, en effet, de devenir le*tÿpé.d’un
genreMiarticulier, mais qui ne devait pas êtreuapproche';
il s’$h faut,,des anguilles. A Ja-vérité $ l’ordre des apodes
de Mi de Lacépède est composé de poissons sidifferëhts,
si éloignés les uns des autres* que celui-là pouvait bien
aussi y trouver place. Quoiqu’il ait. décrit le poisson d'âpres;
nature et, qu’il ait orn.é;sa description dé-tous des.
charmes de son style, il n’a-vpas nommé lesi pièees’ysur
lesquelles il a fait reposer.ses caractèrès. La lame, longue ja
large „.. recourbée et dentelle, placée de chaque èc0?tsé';dël
la mâchoire supérieure, entrainéj^par tous les mouÿ®'^
ments de la mâchoire d'çgdessous , n’est, autre que le.
maxillaire. Si M. de Lacépède-ne sé-fut pas laissé dominer
par ses idées systématiques"et qu’il eutæôns.ulté la nature,
au lieu d’écrire son ouvrage d’après le catalogue de Gme-
lin, il se serait fort* âi^éjnënt aperçu-que jçes lames ne
diffèrent pasdes«s*maxillaires des Mystes, genre qu’il établissait
plus tard, et il n’aurait pas dit que l’Odontognathe
avait un mécanisme particulier de inâchoire dont on n#
trouve d’exemple dans; aucun poisson conuu. Schneider
a été plus près de la. vérité que M. de Lacepède en reconnaissant
dansées lames une des pièces de la mâchoire
des poissons, mais il n’a ;pas;su distinguer si, ces lames
appartiennent à 'l’mtermaxillaire 'OU au maxillaire; il e s t.
même probable qu’il les^a prises pour les intermaxillaires,
de même, qu’il considéraiÇfeomme tels les maxillaires des
Clupées.tD’ailleurs Schneider, trompé par la figure singulièrement
altérée que* Desèiiie,; :fo,Bt* mauvais; dessinateur,
avaitiJaite du poisson j,a|préféré ^mpo.ser un nom nouveau
au, lieùi dHcceptéî /Çelui/ que M. de Lacépède avait
imaginé. La vérité.est $ que ni l’un ni 1 autre ne sont bons-,
mais puisqu’ils sont faits, il vaut mieux tout simplement
les, accepter, eiî-exposant en quoi consistent, les caractères,,
de ce »genre. Les Odontognath.es ont le corps très-
comprimé; le ventre; tranchant et très-fortement dentelé
depuisda gorge jusqu’à l’anus. Tl rfy a: certainement point
d-efeventrales,' La-dorsale est si petite quon a péin;e; à la
trouver. L’anale. e,st très - longue ^étendue sous toute la
carène de la qùeae$- é/tesè termine, ;tout près- de la caudale
qui est fourchue.^Les peet-orales* spnt «assez longues.
La bouches;est petite»; la mâchoire inférieure dépasse un
peu. la.isupéri«eure:: celle-ci^ tronquée dans le milieu, est
formée de deux petits intermaxillaires,placés/transversa-
lementsàs l’extrémité du museau. Les deux maxillaires articulés
à la suite de ^ceux-ci sont lohgs^ très-mobiles, ?étejgïs
un peu avant leur extrémité;^ leur bord antérieur Se prolo
n g e a une pointe assez aiguë, qui dépasse l’articulation
de la mâchoire quand la bouche est fermée, ou que l’on
voit libre et comme détachée au-dessous des-* branches de
la mâchoire inférieure quand ^Celle-ci est ouverte. De petites
dents garnissent le bord desdeux mâchoires; il y en
ai. ' , " „ ' ‘ M ' * 9