Ils sé trompaient si fréquemment dans- leurs distinctions,
qu’il était fapile de voir qu’ils ne s’y connaissaient, p&s du
tout.
J ’ai examiné avec soin un grand nombre de trait,es de
nos rivières pour tâcher de trouver la cause de cç changement
de coloration. Plusieurs naturaliste^ont pensé que
l’influence de la saison du frai pouyait.agir sour ces, changements
de couleur, mais il n’est personne ayant un peu
observé les truitnéty qni ne sache que dans un mégie
coup de filet on tire à d e s tru it^ à chair, blanche
et »des truites à chair rouge. Cette observation„em^échp
d’attribuer au développement'-des,pigaBieSyg^iqtaifi ôu à
leur influence la coloration de la ►chair dq; quelques,indh
vidus.
La différence d’intensité de la, coloration des, muscles
est aussi très - remarquable sur lçs divers individus pris,
à la même époque. Les uns ont la chair presque blanche,
d’autres sont fortement saumonés-y mais ,Qn trouve des
individus qui établirontpar des nuances insensibles, des
passages entre ces deux extrêmes. Cette pbserVation, joipte
à celle que j’ai faite sur la nature des aliments contenus
dans l’estomac, me fait penser que la coloration est passagère,
qu’elle change suivant la nourriture que l’animal
aura prise avec plus de prédilection pendant un certain
jemps.
IML.es recherches que jîai faites sont parfaitement, cpn-
forfnes à celles que l’on trouve citées, dans Duhamel,
qui a fait un très-bon article sur la coloration,^ la^chair
des truites. M. durineh rapporte une jibseryiition inte^es-
1. J urine, Poissons du Léman, p. 165 j année 1830.
sante par sa liaison avec les/idéeâ que je viens demettre.
Ilia tenait de ^A /R .lêg ran d -d u c de Saxe-Weimar : je'
la. reproduis ici textuellement.Le château de Kothberg
appartenant à la famille de Stfein, à la- distance de cinq
lieues de Weimar# éit dans une position beaucoup plus
élevée .e t entouré d W fossé f plein d’eau, qui peut être
mis-à sec-à volonté.:Depuis bien,des annéës on savait que
les truites* blanches qu’on, jetait se changeaient en peu
dn’Semaines en truites saumonées| c’est-à-dire que la chair
en de venait rouget 0 « nettoya $ te fossé .il -y a près de
dix ans: On edleVà' toutes:les plantes,qui y-croissaient#
puis on fit rentrer F-ea’u. Dès ce moment les traites qu on
yîfmit ûèi se -colorèrent plus, maia depuis trois* ou quatre
ans les mousses'ayant repousse, les truites- igjÉj colorent
de nôuv©âui S. A. R. voulantremonter ada .cause de Ge< fait
singulier, chargea M. Dcebereiner, professeur de chimie à
luniversité dé léna, de faire une analyse comparative de
l’eau du ruisseau où on péchait les' traites .-ti&det celle du
fossé o ù o n lecteur au mémoire
que j’ai cité*.'pour juger lui-même'des explications qui
ont été proposées.- -
Cela étant hien établi, ainsi que■slercaractères d’après
lesquels je classe les Safenonoïdes dans leurs-genres, ou
conçoitV i e ne dis pas la difficulté'# mais presque 1 impossibilité:
de. rapporter aux deux espèces qùë j’ai citées,
une synonymie exacte. On ne7peut pas la trouver dans
lesfcteuæs les plus récents, sans en exccpter notre illustre
maître. En cherchant à établir, d’après le#Règne animal,
la liste-dtesForelles d’Europe,- ilnst bien clak que la première
des deux espèces est ce que M, Guviera appelé la
Truite de mer. Mais je nfôtrois pas que ce soit là le Salmo