Z /A nchois de F orsral.
(Engraulis Bcelama, nob.)
On trouve, dans la m er des Indes, un anchois qui
a beaucoup d’affinité avec notre Engraulis dentéx> *
par la forme de l’anale, par la position de la dorsale, par la longueur
des -pectorales et des ventrales; mais il en diffère par plusieurs
caractères importants. Celui que je signalerai en première
ligne repose sur les chevrons épineux qui embrassent le ventre
et qui rattachent ainsi les anchois aux autres clupéoïdes. Les dents
maxillaires sont encore plus fines que celles de \Engraulis athe-
rinoides, mais les dents vomériennes sont, plu^ grosses; les dents
ptérygoïdiennes sont petites ; la plaque palatine est très-l^p^^,
B. Il; IL 15 et‘32; P.*13; V A ;’-'
Nous .avons compté les rayons de la membrane branchiostège
et nous en avons trouvé onze. Le maxillaire offre une particuïârité
qui peut aider beaucoup à faire reconnaître l’espèce : il est tronqué,
et cet élargissement est dû principalement à la dilatation du
maxillaire supplémentaire en une sorte de petite palette. In surface
de l’os paraît granuleuse avec une forte loupe. Ce poisson a
aussi un rudiment de bord membraneux à l’opercyl^; de nombreuses
veinules sur les joues et sur le scapulaire : elles sont dessinées
par les ouvertures de porgs très-ngpabreux ^ îy e r^ ip r la
"teteg^—— i a , ~ g a y
Il n’y a que trente-six rangées d’ecmiles entre l’ouie et la|Caudale.
M Dussumier nous apprend que le poisson frais a le d<3! plombé;
: les flancs et le ventre argenté; les opercules noires. Une tache
rouge-brique existe' sur le scapulaire. La dorsale et la caudale sont
un peu plus claires que la tache humérale. Le bout de b nageoire
du dos'.est noire; lés autres nageoires sont,blanches.
Nos plus grands exemplaires ont cinq pouces. Ils viennent
des Séchelles.. L’espèce se trouve aussi à l’Ile-de-France ;
Pérou et Lesueur l’en avaient rapportée et M. Julien
Desjardins l’a aussi envoyée de cet endroit- Elle se porte
aussi dans lia mer Ronge : M* Ehrenberg y en a pris de
nombreux individus, et a bien voulu en ceder quelques-
uns au Cabinet du Rqj. Plus tard, M. Botta l’y a prise. Les
observations de M. Ehrenberg ont fourni les moyens de
retrouver dans cette espèce le Ciupca Beclama de Forskal.
Cette épithète est la dénomination arabe de ce poisson.
Les Abyssins de Massawah le nomment J ai comparé
avec soin les individus péchés aux Séchelles par M. Dussumier,
et ceux que m’a donnés M. Ehrenberg: je n y ai
trouvé aucune différence- Cependant sur le dessin que
mon savant confrère de Berlin a eu la bienveillance de me
donner, je vois que la. tache humérale est dorée et que
l’extrémité du museau est jaune et transparente comme de
l’Ambre. M. Dussumier a recueilli des documents curieux
sur les habitudes et sur la nature de, cette espèce- C’est
la Sardine des habitants de cet archipel. Elle se montre
par grandes bandes pendant une partie de l’année, puis
elle quitte ces: rivages. Sa chair est venimeuse si on la
prépare sans arracher la tête e t les intestins. M. Dussumier
asSufè qu’un seul de ées poissons peut ’ faire mourir un
homme. Les cËîens et les volailles périssent s’ils en mangent.
Malgré pès qualités* malfaisantes, qui devraient fixer latten-
tiôn des habitants, et la faire bien reconnaître, ils la confondent
avec une espèce de sardine trèsrvoisine de la nôtre,
tout aussi inoffensive, quoique moins bonne, et que j’ai
décrite dans le chapitre; précédent sous le nom d'Jlausa
edulis'./
-üNous en avons plusieurs individus qui nous sont venus
d’Amboine.