Je compte cinquante-six vertèbres* dont trente-trois pour l’abdomen.
Cette espèce si célèbre n’a été* figiiféë -‘quë*dans? ces
derniers temps. On en doit une première’ et #ènne représentation
à M. Jurine1, et plus recfemmenf M. wAga^siz1 en
a donné de très-élégarftte’s' figures ^dan's' sa belle monographie
des Salmonoïdes. M. Jurine pense que l ’accroissement
dès Truites8 d’une livre augmente dans'une année du quart
de leur poids, celles dè'trois‘livres d’un sixième, et que
de plus grosses gagnent à peine ûneilïvfe daifs lé tmêmel
temps. Je ne suis pas très-sûr que ces observations sef rapportent
à la mêmq^spècer'Cét 'âùtèur’ nous-dit qu’il n’a
pas vu prendre dans le lac des Truifçs de pliïs "de trente-
six livrés , .que la plus grosse qui tnt-féjté prises depuis
quinze ans ( i 8 i 5)fdânS .les nassestiu Rhône/feu moment
où. il écrivait son mémdiïe ( i 83o )/n ’en* pesait que^trénte-
deux. U y a bien loin dè ee;poids à Gelui que l’on trouve
cité dans les auteurs, et que M. Jurine a.pris sohifde transcrire.
GrégOiré dë;<Poùrs parle^de Truites d’un quintal,
mais si cela arrivait dans le sixième siècle^ dit le^Coriser--
vateur suisse cité par M. Jurine, il faut en réduire au
moins la moitié actuellement. La plus grande Truite/dont
les annalistes aient conservé le souvenir, fut prise en i 663 :
elle pesait sôixante-deux livrés.
Les Forelles ou grandes Truites du lac, réduites en
captivité, finissent par manger’ avec avidité les poisspns
qu’on leur donne, et elles peuventsè .conserver longtemps
1. Jurine, Poissons du lac Léman, pl. 4.
2. Il est bien entendu que, dans tout cet article, j’emploie le nom de Truite,
pour désigner, avec tout le monde, le poisson appelé en îcbtbjologiè par M. Cuvier
iSalmo Lemanus.
dans-une eau vive. Elles ont besoin de beaucoup de nour-
ritifr^^i^élles'maigrissent rapidement si on ne leur en
dohno’pas, une assez abondante.
Les Truites quittent le lac à l’époque du frai et remontent
les rivières et les torrents pour revenir dans les eaux
d’où elles ,sqnt soijjejj après^ayoir déposé leurs oeufs. Le
passage dej^Truites du lac .dans le.Rhône^ et leur retour
fdei-ee fleure dans le laq}est connu à Genève sous le nom
de descente $&&& remonte. Les observations- suivies depuis
plusieurs années montrent que les époques de migration
varient suivant les influences atmosphériques,
ipqmme nous en avons >qité des exemples pour les harengs
et comme on sait que cela a lieu dans les migrations des
oiseaux. Dès que la surfaee. de l’eau commence à se réchauffer,
le^TruitèSr ne tardent pas à quitter les profondeurs
où ellescunt passé l’hiver, et dès le mois d’avril on
en|voit quelques-unes descendre le Rhône. M. Jurine dit
qu’à | eéfte- époque -la chair est - grasse et très-délicate et
que les femelles sont beaucoup plus savoureuses que les
mâles. La descente est annoncée: par les petites Truites,
après elles viennent les moyennes; les grosses se montrent
les dernières. Les Truites que l’on prend en juin et en
juillet laissent déjà couler leurs oeufs. Le gouvernement
de Genève a, par une heuéeuse prévoyance, forcé la ferme
dè la pêcfjp du Rhône;; d’enlever pendant six mois, à
dater de la fin d'avril, trois vannes du clayonnage disposé
de manière à fermer le fleuve à sa naissance, afin d’ouvrir
un passage au poisson et d’assurer par là sa reproduction.
Mais comme lè cours du Rhône cache de nombreuses
nasses pour prendre les Truites à la descente, il arrive
encore que plusieurs y entrent et s’y prennent, de sorte