Le Sàlmgne Protée
( Sulmo Proteus, Pallas1) *;
est un. Saumon qui, au sortir* de la mer. ressemble à nos
Truites ou au S. eriox de cèt auteur,
ayant tantôt le museati conique et les mâchoires à peine courbées,
mais aussi prenant, après quelques jours, des formes),toutes
différentes; caries mâchoires se recourbent en crochets opposés et
s’allongent plus que dans aucune autre espèce de Saumon, fies dents
se développent et croissent en même temps; tandis qti’à la nîë'r, le
Saumon paraissait n’en avoir que de simplès* germes. En même
temps' le dos, principalement' chez les mâles, se courbe en tme
bosse très-élevée, qui augmente dans l’eau douce jusqu’à la mort
de l’animal. La eduleuF qui brillait dans- la mer d’un éclat d’argent,
commence à devenir, à l’entrée dans l’eau douce, livide,,passe
ensuite à des teintes de rouille, et change encore, ' comme si .le
poisson, devenu malade, était sali par du sang épanché.
Au moment où il entre dans Feau ^oucç^pe-: Saumon
est très-gras, de très-bon goût et très-agile. Le séjour dans
les fleuves lui fait perdre toutes ces qualités. La description
de Pallas prouve que »cette espèce est une de ces
Truites à mâchoire recourbée, probablement v.ojsipc_du
S. ScoulerL Pour en fixer la place,.il faudrait que Pallas
eût décrit les dents du vomer. Ce poisson remonte dans
les fleuves de la Sibérie et du Kamtschatka de la mer
d’Okotsk en même temps que les S. collaris et S. lagace-
phalus. Environ à la mi-juillet,, ils arrivent en troupes .si
nombreuses qu’ils soulèvent dans le fleuve un véritable
reflux, et on peut les prendre à' la main; Le séjpur dans
l’eau douce allonge la mâchoire a ce point qu’ils ne
peuvent plus fermer la bouche ni prendre de nourriture.
Aussi, après avoir satisfait aux conditions du frai, ces
p#fesf»%s périssent tous dans les fleuves au mois d’août,
^jonchant, lès fonds et les rives de leurs cadavres qui, seuls
retournent à la mer : aucun ihdividu n’y rentre vivant. Les
Russes deS riWs de l’Océah oriental Fappellent Gorbucha
qùé Pallas traduit par ‘Gïbberitlus. Cette espùèe a été mentionnée
par Y an Couver ;^fen ai retrouvé d e ‘t^s-jolis
dessins qui m’onï^té^communiqués par M. Mertens au
retour deJ'Sôn expètlitïoii.
Le SalmoNè sanguinolent . ■
ÇSalmo s'ahgùirioléhtLisj Pallas*)
est une seSpèce^que Pallas a.proposée, mais, avec quelque
doute d’après des renseignements de Steller. Il entre dans
les-fleuves vers le milieu d’août.
- Sa couleur • est alors blanche et brille de fargent le mieux poli;
mais, après un sésjmir* de six.à sept semaines»dans le fleuve ou dans
les lacs, ils sont tout a fait amaigris, etleurs côtés deviennent rouges.
Pallas en indique plusieurs, variétés. Cette espèce est encore nui»
de celles a mâchoire supérieure, allongé# et crochue, à pectorales
bleuâtrês, a abrsMe brune, à clos vérdâtfe èt à flancs rougeâtres.
Jë croisTespecC de Stfeflè^borme â|çOnseryer, et je crois
en avpir retrouvé une figure dans les dessins de M. Mertens.
Le SalmonÊ Japon. "
(Sahno Japonensis, Pallas.?)
Pallas 3 indiqué sous te nom une espèce qui ne me
1. Locy, cit.', EU;' p. 379.
2. lhtc. dt., in, p. 382.