
produits constitue le fond de la plus grande p artie des meilleurs vins rouges,
grands ordinaires, fins e t demi-fins du département, et si ceux que l ’on en
obtient d ans les vignobles de l ’A in n ’a rriv en t pas o rd in a iremen t au degré de
qualité de ceux des coteaux du J u ra mieux exposés et formés d ’u n sol plus
propice, ils sont encore considérés comme les meilleurs du Rev e rmo n t ou
v ersan t occidental du prolongement d’un des chaînons du J u r a ju sq u ’à la
rivière d’Ain. On peut dire que sa vendange est l’àme des vins des pays où
il e st cultivé, e t c’est à lui que doivent leu r rép u tatio n les vignobles de Salins,
des Arsure s, Arbois, Poligny, F ron ten ay , Ménétreux e t Conliége, dan s le
Ju ra , de Byans, dans le Doubs, de Jo u rn an s , dans l’A in . C’est éga lement à
sa vendange que l’on demande les v in s blancs façon Champagne, en tre lesquels
nous citerons ceux de Salins et d ’Arbois, e t les vins clairets ou rosés,
p arm i lesquels se fait rem arq u er celui de Gravelles dans le canton de P o n t-
d ’Ain. C’est encore son ra isin qui en tre pour la plus grande p artie dans la
confection des vins de paille, si ju s tem en t estimés comme vin s de liq u eu r et
si rares dans le commerce.
A toutes ces qualités du ra isin de Po u lsard v ie n t s’en ajouter u n e autre
qui le fa it également re ch e rch er : il est excellent pour l ’usage de la table et
d’u n e conservation presque aussi facile que le Chasselas doré.
Culture. L a souche p eu t acquérir u n e très-grande vigueur dans le s sols
convenables où le plus souvent elle n'achève son arborescence e t n ’en tre en
pleine production que vers sa quinzième ou vingtième année. A u ssi fau t-ü ,
suivant la richesse du te rrain , lui d onner u n e grande é ten d u e e t lu i la isse r à
la taille u n plus ou moins grand nombre de longs bois auxquels on impose
l’a rq ù re , e t il n ’est pas indifférent d ’employer l ’un quelconque des sarments
à cet usage ; on doit éviter de se servir n o n -seu lem en t des sarments placés
près du collet de la courgée, mais encore de ceux qui ont u n e direction trop
verticale. C’est so u v en t le troisième ou le quatrième sarment, o rd in a irem en t
les plus fructifères, qu ’il fau t choisir et su iv an t que leu r direction se rapproche
plus de l ’horizontale.
L a multiplica tion du Po u lsard n ’oiïi-e pas de différence avec celle des
au tres cépages auxquels il est associé; c’est le provignage qui est employé
le plus souvent, e t d’autres fois la p lan tatio n de chevelées dans des fosses
dont on g arn it g raduellement, p a r le couchage des sarments, le large espace
laissé en tre les lignes de p lan ts. Le choix des sarmen ts pour former ces
chevelées doit aussi être fait avec le plus grand soin.
DESCRIPTION.
B o u r g e o n n em e n t d’u n vert clair et presque glabre.
Sarments de moyenne force, à p e in e üexueux e t trè s-co u rt noués.
Feuilles moyennes ou assez p etite s, plus longues que larges, glabres à
leurs deux pages ; sinus supérieurs profonds e t ouverts ; sin u s secondaires
bien marqués, et souvent aussi les lobes so n t encore assez profondément d ivisés
; sinus pétiolaire larg emen t o u v e rt; dents lo n g u e s, tantôt u n peu
larges e t ta n tô t é tro ite s, bien aig u ë s; pétiole court et remarquablement
grêle.
Grappe moyenne, conique, parfois u n peu allongée, le plus souvent un
peu lâche et b ien ailée ; pédoncule assez court e t grêle.
Grains moyens, ellipsoïdes; pédicelles longs et grêles.
Peau fine, souple, p assan t au rouge b ru n foncé et recouverte d’u n e pruine
bleu âtre à la m a tu rité qui est de seconde époque.
Chair tendre, bien ju teu se, sucrée et agréablement relevée, co nstituant
un fru it aussi agréable à man g er qu ’excellent pour la cuve ou le pressoir.